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L'influent ex-président Ali Abdallah Saleh a demandé la veille à ses alliés Houthis d'"accepter et appliquer" la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU exigeant leur retrait des zones qu'il ont conquises, afin que cessent les frappes qu'une coalition arabe mène contre eux depuis un mois. Il a appelé à une reprise du dialogue.
Un milicien des forces gouvernementales surveille une position à Aden, le 24 avril. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Mais les Houthis, qui comptent aussi parmi leurs alliés l'Iran, accusé de leur livrer des armes, ce que Téhéran dément, avaient fait de l'arrêt des raids de la coalition dirigée par Ryad un préalable à tout pourparler de paix.
Les États-Unis, par la voix de leur secrétaire d'État John Kerry, ont également appelé "les Houthis et ceux qui ont de l'influence sur eux" à "rejoindre la table des négociations".
"J'espère que dans les jours à venir il y aura une désescalade et que nous pourrons nous retrouver dans un endroit où des négociations pourront se tenir", a souhaité le chef de la diplomatie américaine, alors qu'un nouveau médiateur onusien pour le Yémen vient d'être désigné, le précédent ayant démissionné.
Les rebelles chiites, qui menacent de prendre le pouvoir dans l'ensemble de ce pays pauvre de la péninsule arabique, ont conquis en janvier la capitale Sanaa. Ils ont ensuite avancé vers le Sud, atteignant Aden le 26 mars, jour du début d'une opération aérienne arabe conduite par l'Arabie saoudite, où s'est réfugié le président Abd Rabbo Mansour Hadi.
L'ex-président Saleh (1978-2012), à qui sont restées fidèles nombre d'unités militaires yéménites qui ont apporté un soutien crucial aux Houthis, a exhorté les rebelles "à se retirer de toutes les provinces, spécialement d'Aden", grande ville du sud du pays.
Dans le Sud, plus de 90 personnes ont été tuées en 24 heures dans des raids de la coalition et des combats entre rebelles chiites et partisans du président en exil, selon un bilan compilé à partir de sources médicales, militaires et gouvernementales.
Les frappes aériennes de la coalition arabe ont notamment ciblé des positions rebelles à Taëz (est), la troisième ville du Yémen, à Aden, et dans la province voisine de Lahej. Dans ces deux derniers lieux seulement, 46 rebelles chiites ont été tués, selon une source militaire proche de la rebellion.
Ryad avait annoncé mardi 21 avril l'arrêt des bombardements intensifs, mais les Saoudiens s'étaient réservé le droit d'intervenir de nouveau si les mouvements rebelles se faisaient menaçants.
Des affrontements meurtriers ont eu lieu à l'aube à Dhaleh, au nord d'Aden, et plus à l'est, dans la ville de Loder. Des combats ont également eu lieu à Taëz, et dans la grande cité portuaire d'Aden.
Souffrance des civils
À Aden, des positions rebelles, dont le palais présidentiel passé sous le contrôle des Houthis, ont été la cible à l'aube de raids aériens de la coalition, selon des militaires loyalistes.
Dans la province de Lahej, les avions de la coalition menée par Ryad ont frappé la base militaire d'Al-Anad, qui abritait des troupes américaines avant leur évacuation à cause du conflit, et qui est désormais tenue par les rebelles chiites.
Plus de 1.000 personnes, dont une moitié de civils, ont été tuées au Yémen entre le 19 mars et le 20 avril, selon un bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). D'après l'ONU, au moins 115 enfants sont morts dans les hostilités.
Amnesty International a demandé l'ouverture d'une enquête sur la mort de civils dans des raids aériens.
"Les précautions nécessaires n'ont pas toujours été prises pour minimiser les souffrances des civils", a affirmé le vice-directeur pour le Moyen-Orient et l'Afrique du nord de l'ONG, Saïd Boumedouha. "Il est crucial que des enquêtes impartiales et indépendantes soient menées pour savoir si la loi humanitaire internationale a été violée", a-t-il ajouté.
Reporters sans Frontières s'est dit "extrêmement inquiet" des attaques menées par les deux camps contre des salariés du secteur des médias. Quatre employés de la télévision Yemen Al Yawm, une chaîne de M. Saleh, ont été tués lundi 20 avril dans par des raids de la coalition arabe sur Sanaa.
AFP/VNA/CVN