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Le négociateur en chef de l'UE Michel Barnier, à Londres, le 8 janvier 2020. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"La première phase est maintenant finie et nous devons tout reconstruire", a déclaré M. Barnier à quatre jours du divorce, lors d'une conférence de presse à Dublin, où il s'est entretenu avec le Premier ministre irlandais Leo Varadkar.
"À la fin de l'année (...), si nous n'avons pas d'accord, ce ne sera pas la routine habituelle et le statu quo", a-t-il poursuivi. "Nous devons affronter le risque d'être au bord du précipice, en particulier concernant le commerce".
À défaut d'accord commercial, les relations économiques entre Bruxelles et Londres seraient régies par les règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), bien moins avantageuses car elles fixent des droits de douane pour les marchandises.
M. Barnier a également souligné que les deux parties disposent de "très peu de temps" pour aboutir durant la période de transition, courant jusqu'à fin 2020, comme le souhaite le Premier ministre britannique Boris Johnson.
Outre leur relation commerciale, les deux parties devront s'entendre, sur la sécurité, l'énergie, la pêche ou encore les transports.
Michel Barnier a précisé qu'il présenterait lundi prochain 3 février un projet de mandat de négociation aux États membres, après l'accord de divorce qui règle les modalités de la séparation.
Le mandat européen devrait être approuvé au niveau ministériel d'ici au 25 février, selon des responsables européens, permettant aux pourparlers de démarrer autour du 1er mars.
Dans un discours prévu début février, Boris Johnson doit présenter ses ambitions d'arriver à un accord de libre-échange du même type que celui signé par l'UE avec le Canada récemment, sans alignement avec les règles européennes.
Mais Michel Barnier a rappelé que "le niveau d'accès" au marché unique européen dont bénéficieront les biens britanniques sera "proportionnel" au degré d'alignement du Royaume-Uni sur les règles européennes, "en particulier les règles en matière d'aides d'État".
Le Premier ministre Leo Varadkar a pour sa part estimé que l'Union européenne abordait les négociations "dans une position très forte": "nous sommes 27 pays, nous avons une population de 450 millions de personnes et le marché unique est la première économie mondiale", a-t-il dit.
Le dirigeant, qui joue son maintien à la tête du gouvernement irlandais lors de législatives anticipées le 8 février, a également jugé le calendrier "très difficile", tout en estimant "possible (...) de bâtir un partenariat très étroit".
Boris Johnson a inscrit dans la loi d'application de l'accord de divorce négocié avec l'UE, promulguée jeudi au Royaume-Uni, l'interdiction pour son gouvernement de demander une extension de la période de transition après 2020.
Dans une interview à la BBC, Leo Varadkar a mis en garde contre toute tentative de Londres de conclure des accords partiels. Il s'est toutefois engagé à travailler "jour et nuit" pour tenter de parvenir à un compromis global avant la fin de l'année : "nous ne traînerons pas des pieds".