>>Natation : le Français Manaudou sur orbite vers Tokyo
>>Malgré les circonstances, les sportifs se tiennent prêts pour 2021
La Française Marie Wattel, après avoir remporté la demi-finale du 50 m papillon, lors des Championnats du monde, le 26 juillet 2019 à Gwangju (R. de Corée). |
Dès l'ouverture de la première fenêtre de qualification olympique en décembre, Wattel avait assuré sur 100 m papillon (57.40 pour 57.51 fixées). Elle entérinera sa qualification sur cette course dimanche 21 mars.
En attendant, la nageuse qui a grandi à Annecy - comme Ndoye Brouard - s'est emparée du billet en jeu sur 100 m, aux dépens de Gastaldello, jusque-là en pole position.
Gastaldello, installée au Texas et qui n'a pas fait le voyage jusqu'à Marseille, était passée sous le chrono olympique (53.53) en décembre, en 53 sec 40. Wattel avait fait aussi bien mi-février à Manchester, mais restait derrière sa concurrente en raison d'un temps moins rapide en série. Cette fois, elle a fait mieux en 53 sec 32. Ce qui représente, à ce stade certes encore précoce, la quatrième meilleure performance mondiale de l'année.
Une réussite accueillie, comme souvent avec Wattel, dans les larmes.
"Avec le coeur"
"Aux JO-2016, je m'étais rendue compte que les meilleures sur 100 m papillon étaient les meilleures sur 100 m, qu'on retrouvait globalement les mêmes filles en finale. Et je me suis dit : + Je veux être parmi ces filles-là, je veux être parmi les meilleures sprinteuses au monde, raconte la nageuse qui s'entraîne à Loughborough, en Angleterre, depuis 2017. C'est un pari que j'ai fait il y a quatre ans et demi maintenant, et ça se réalise, c'est cool".
"Stratégiquement, j'ai fait la pire course possible. Mais je voulais partir à fond, prendre des risques, parce qu'en finale des jeux, les meilleures filles partent comme ça. Le dernier 25 m, ça a fait vraiment, vraiment mal, explique-t-elle. Parfois nager avec le coeur, ça paie, et ça fait plaisir".
La joie du Français Yohann Ndoye Brouard, après avoir remporté le 200 m dos, lors des Championnats de France en petit bassin, le 15 novembre 2018 à Montpellier. |
Pour Ndoye Brouard, ce week-end marseillais n'est "que du bonheur".
Après s'être invité à Tokyo sur 100 m dos la veille (52.97), en devenant le troisième meilleur performeur français de l'histoire sur la distance (derrière Lacourt et Stravius), le Haut-Savoyard de vingt ans, qui travaille avec Michel Chrétien à l'Insep depuis bientôt trois ans, a récidivé sur 200 m dos.
Ndoye Brouard a signé un chrono de 1 min 56 sec 10, pour 1 min 56 sec 37 demandées. Soit un record personnel raboté de près d'une seconde et demie (1:57.56) et un nouveau record de France (1:56.39 par Stasiulis en 2012).
"L'impression de rêver"
"Ce n'était pas du tout au programme, lance-t-il. Je n'avais pas de stratégie. J'étais complètement mort après le 100 m dos. À la fin, j'ai vu que j'étais devant tout le monde, ça m'a boosté et je suis allé à fond".
"J'ai l'impression de rêver, et que je vais me réveiller 1h avant la finale en sueur en me disant : + C'est quoi ce rêve de fou ! +, sourit celui qu'on présente comme un espoir pour Paris-2024. Mais je vais bien à Tokyo, et je l'ai confirmé".
À la veille du terme de la première phase de qualification olympique, qui permet de valider son billet au plus tôt à condition de réussir un temps équivalent à une finale de niveau mondial, dans la limite d'un nageur par course, quatre ont pour l'instant gagné leur place : Florent Manaudou sur 50 m, Wattel sur 100 m, Ndoye Brouard sur 100 m dos et 200 m dos, plus David Aubry sur 800 m, lui au titre de son podium mondial (bronze) en 2019.
Une autre, Mélanie Hénique sur 50 m, est en passe de les rejoindre, à condition de ne pas se faire doubler dimanche 21 mars. Jour où Charlotte Bonnet tentera sa chance sur 200 m.
Sur 1500 m, Damien Joly n'en est passé qu'à 54 centièmes samedi 20 mars (14:55.94 pour 14:55.40).
Mais, comme tous ceux qui n'auront pas leur sésame en poche dimanche 21 mars, il aura une dernière occasion de se qualifier aux Championnats de France mi-juin à Chartres, avec des minima chronométriques moins relevés.
AFP/VNA/CVN