Euro : l'UEFA veut du public et met les villes hôtes sous pression

L'UEFA ne veut pas d'un Euro sans public cet été et pourrait retirer des matches à certaines des douze villes hôtes à travers le continent si elles ne peuvent recevoir de spectateurs, une pression sur les autorités locales vertement critiquée mercredi 17 mars en Allemagne.

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Des supporters de d'Angleterre avant le début du match qualificatif à l'Euro-2020 contre la République tchèque, à Wembley, le 22 mars 2019.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Si une ville venait à proposer un scénario à huis clos, elle ne serait pas automatiquement exclue", mais les rencontres qui devaient s'y tenir "pourraient" être transférées "dans d'autres villes qui ont la capacité d'accueillir des spectateurs", a indiqué l'instance européenne.

Plus affirmatif, le patron de l'UEFA, Aleksander Ceferin, avait assuré dimanche 14 mars au journal croate Sportske Novosti que les matches de l'Euro (11 juin-11 juillet), déjà reportés d'un an en raison de la pandémie, ne seraient "pas disputés devant des tribunes vides".

"Tous les hôtes devront garantir la présence des supporters", avait insisté le dirigeant, alors que l'instance envisageait jusque-là quatre options pour chaque ville : stade plein, 50 à 100% de spectateurs, 20 à 30%, ou un huis clos.

Désormais, "la seule chose que nous ne savons toujours pas", c'est si la jauge de spectateurs admise dans les enceintes "sera de 100% ou inférieure", avait ajouté M. Ceferin.

"Sans fondement et irresponsable"

Le président de l'UEFA, Aleksander Ceferin, lors d'une conférence de presse, le 17 juin 2020 au siège de l'association à Nyon.
Photo : AFP/VNA/CVN

Imaginé par l'ex-patron de l'UEFA, Michel Platini, pour célébrer les 60 ans du tournoi, ce format inédit doit se tenir à Amsterdam, Bakou, Bilbao, Bucarest, Budapest, Copenhague, Dublin, Glasgow, Munich, Rome et Saint-Pétersbourg, avec les demi-finales et finale à Londres.

Mais alors que la propagation des variants du COVID-19 empêche tout relâchement des précautions sanitaires en Europe, l'exigence de l'instance pourrait impliquer un regroupement de la compétition dans "dix ou onze pays", d'après Aleksander Ceferin.

"Un retrait de Munich n'a jamais été et n'est pas à l'ordre du jour", a sèchement commenté mercredi 17 mars le comité d'organisation allemand, alors que la capitale bavaroise doit accueillir quatre rencontres.

"Dans l'état actuel des choses", a précisé de son côté le maire Dieter Reiter, "il est simplement impossible de dire si le niveau d'infection de la pandémie de COVID-19 permettra d'admettre des spectateurs en juin ou non. Mais il est clair qu'avec les règlements actuellement en vigueur, des manifestations de cette nature avec spectateurs ne sont pas autorisées".

Présidente de la commission des sports au Bundestag, la sociale-démocrate Dagmar Freitag a pour sa part jugé "sans fondement et irresponsable" la demande de l'UEFA, qui "montre une fois de plus à quel point le monde parallèle du football s'est éloigné de la réalité de nos sociétés".

Repli à Londres ?

L'instance européenne a donné jusqu'au 7 avril à chaque ville pour "soumettre leur scénario", et compte trancher "au plus tard" lors de son comité exécutif le 19 avril, à la veille de son congrès annuel prévu à Montreux. Déjà compliqué d'un point de vue logistique, cet Euro paneuropéen suscitait des doutes depuis des mois en raison des restrictions de déplacement variables d'un pays à l'autre, laissant délégations et supporteurs dans le flou.

Parmi les scénarios évoqués, le Premier ministre britannique Boris Johnson s'est dit prêt début mars à accueillir à Londres, richement dotée en stades, "d'autres matches" que les sept rencontres qui y sont déjà prévues. Ajoutant à la confusion, Budapest et Bucarest se sont posées en recours en accueillant des rencontres délocalisées de Ligue des champions, pendant qu'Israël offrait mi-février à l'instance européenne d'accueillir "certaines rencontres de l'Euro".

"Si on ne peut plus rien faire dans un pays, il en reste onze autres dans lesquels les préparatifs sont déjà en cours", soulignait début mars le médecin Daniel Koch, ancien "M. COVID" de la Suisse devenu le conseiller sanitaire de l'UEFA, auprès de l'AFP.

AFP/VNA/CVN

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