Il est nécessaire de déterminer le rôle des secteurs économiques dans la structure économique abordée dans le projet, déclare Nguyên Dinh Cung, chef adjoint de l'Institut central de recherche et de gestion économique (CIEM). "Restructurer ou changer la structure vise une organisation plus efficace de l'économie", analyse M. Cung. Et d'affirmer qu'il s'agit d'un processus à moyen et long terme afin de créer une nouvelle structure permettant d'utiliser raisonnablement et efficacement les forces.
La structure économique ces derniers temps a changé de façon active. Les plus importants résultats de l'économie nationale sont les preuves des réalisations de ces 2 dernières décennies, surtout depuis 2000. Le PIB per capita a augmenté de 10 fois, de 100 dollars/habitant en 1990 à 1.000 dollars/habitant en 2008. La capacité de production, les infrastructures ont connu des progrès par rapport à la dernière décennie. La proportion du secteur primaire est passée de 24,53% du PIB en 2000 à 22,1% en 2008. Celle de l'industrie a augmenté de 36,73% à 39,73% et les services ont légèrement diminué de 38,74% à 38,17% sur la même période.
La répartition des travailleurs par secteur a aussi changé. Sur la période 2000-2008, le taux de travailleurs dans le secteur agro-sylvio-aquatique a réduit de 12%, passant de 65% en 2000 à 53% en 2008. Ses ressources humaines ont muté vers l'industrie de transformation et les services.
Malgré ces réalisations, il y a toujours de grandes différences entre l'économie nationale et celle des pays régionaux. La structure économique nationale se situe entre celle des pays sous-développés et ceux récemment industrialisés et maintient un grand écart comparativement avec la Thaïlande ou la Malaisie. La croissance économique nationale est basée sur l'augmentation des biens fixes et le nombre de travailleurs. L'influence d'éléments comme renouvellement technologique, augmentation de compétences des travailleurs... n'est pas très importante.
L'économie nationale est basée essentiellement sur les secteurs avantagés en ressources naturelles et à bas coût salarial. Parmi ces 112 secteurs économiques, 26 contribuent à un pour cent au PIB national (agriculture, aquacultures, minerais, industrie de transformation et services), 21 contribuent entre 0,5 et moins d'un pour cent (matières premières et services). Les investissements contribuent de plus en plus à la croissance économique (60% en 2007).
Un travailleur vietnamien du secteur industriel crée une valeur ajoutée de 3.557 dollars en moyenne, soit la moitié d'un Chinois, un tiers d'un Indonésien, un quart d'un Thaïlandais et d'un Philippin. Le fait que la croissance économique est basée sur l'augmentation des investissements, la contribution des travailleurs ralentit l'économie nationale face aux bouleversements de celle de la région et du monde.
Augmenter la compétitivité
Le projet de continuité du renouveau et de restructuration de l'économie jusqu'en 2020 rajustera la structure économique de façon naturelle. "Le rôle d'orientation de l'État s'exprime via les mécanismes et politiques privilégiés et d'encouragement aux investissements, mais ce sont les entreprises qui décident de leur changement de structuration", affirme le chef adjoint de CIEM.
L'économie nationale recense 400.000 entreprises fondées selon la Loi des entreprises dont 10.000 à capital étranger et 1.500 étatiques. Selon CIEM, pendant ces dernières années, les secteurs économiques ont tous connu une croissance et se sont élargis dans tous les domaines. La structure de l'économie a changé de façon active et adéquate au mécanisme de marché.
La proportion du secteur étatique au PIB a diminué de 38,5% en 2000 à 34% l'an dernier, celle du secteur hors étatique de 48% à 47% et celle étrangère de 13% à 19% sur la même période.
Les investissements dans les secteurs économiques ont changé de façon similaire. Les investissements du secteur étatique ont diminué de 59% en 2000 à 28,6% en 2008, ceux du secteur hors étatique ont augmenté de 23% à 40% et du secteur étranger de 18% à 31,4% sur la même période.
L'an dernier, les entreprises privées nationales ont contribué à 24% de la valeur de production industrielle (+ 14% en comparaison de 2000), soit près de 11% du PIB, et utilisent 7% des travailleurs. Il y a un déséquilibre dans l'utilisation de la ressource humaine entre les secteurs économiques. Le secteur étatique utilise seulement 9% des travailleurs, celui à capital étranger 4%, hors-étatique 87% (7% pour le privé). Environ 80% travaillent dans la production de petite envergure et à basse productivité.
L'efficacité des entreprises étatiques laisse encore à désirer en comparaison avec les établissements privés ou à fonds étranger. Avec un dông de capital, une entreprise étatique créait 0,66 dông de recette en 2000 et 0,57 dông en 2007 (- 14%). Cependant, le secteur privé rapportait 2,1 dôngs en 2000 et 1,13 dông en 2007 (- 46%) et le secteur à participation étrangère, respectivement 0,7 et 0,97 dông (+ 39%).
Selon M. Cung, il faudrait changer la structure économique afin de profiter et exploiter les points forts des secteurs économiques. Le secteur à capital étranger, en profitant des politiques privilégiées et d'encouragement d'investissement, doivent contribuer davantage à l'économie nationale. Les entreprises étatiques, quant à elles, doivent devenir des "locomotives" dans certains secteurs, notamment dans la recherche.
Pour le secteur privé, le problème est de créer un environnement de commerce et des politiques favorables pour qu'il se développe à grande échelle. "Cette politique ne signifie pas de limiter ces entreprises privées mais l'objectif, c'est un fort et multiforme développement", dit M. Cung.
Ici, le rôle important de l'État, c'est d'orienter les politiques et d'assister les entreprises pour augmenter la qualité de management et de créer un environnement commercial égal et transparent.
Hà Minh/CVN