MSC Croisières souhaite entrer au capital de STX France

Le propriétaire de l'armateur italo-suisse MSC Croisières, Gianluigi Aponte, affirme dans une interview au Monde qu'il souhaite entrer au capital du chantier naval STX France pour "participer à l'équilibre de l'actionnariat" et pour éviter le "pillage" de l'entreprise française que doit reprendre l'italien Fincantieri.

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Le paquebot MSC Magnifica lors d'essais en mer au large de Saint-Nazaire, Photo fournie le 23 février 2010 par les chantiers STX.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Nous ne souhaitons pas devenir majoritaires mais participer à l'équilibre de l'actionnariat" de STX France, assure Gianluigi Aponte. "Si nous sommes actionnaires, de même que l’autre grand client Royal Caribbean, nous ferons tout pour que Fincantieri ne puisse pas piller Saint-Nazaire, transférer sa technologie à l'étranger, ni privilégier ses propres chantiers au détriment du site français", explique M. Aponte.

Ces déclarations interviennent deux jours après la livraison par STX France à MSC Croisières du paquebot Meraviglia, à laquelle avait assisté Emmanuel Macron. À cette occasion, le président de la République avait souligné vouloir que "soit revu" l'accord d'actionnariat pour le rachat par Fincantieri des chantiers navals de Saint-Nazaire afin de "garantir la préservation des emplois" et de la souveraineté.

Fincantieri a signé le mois dernier un accord pour le rachat de 66,66% de STX France à son actionnaire actuel, STX Europe AS, pour 79,5 millions d'euros. Selon un accord négocié par l'ancien gouvernement, le constructeur italien devait reprendre 48% du capital des chantiers de Saint-Nazaire, épaulé par l'investisseur italien Fondazione CR (Cassa di Risparmio) Trieste à hauteur d'environ 7%. L’État français conservait 33% et un droit de veto, tandis que le constructeur militaire public français DCNS entrait au capital à hauteur de 12%.

Un schéma qui inquiétait les syndicats pour qui Fincantieri aurait été de facto majoritaire en raison de ses liens avec l'autre actionnaire italien et risquait de privilégier ses propres chantiers.

Les Asiatiques deviendraient les maîtres du jeu

Pour M. Aponte, "seul maître à bord, Fincantieri pourrait agir à sa guise, transférer les technologies, revoir la stratégie commerciale de manière trop contraignante pour le développement de l’industrie de la croisière".

"Une forte hausse des prix nous inciterait à faire construire nos bateaux ailleurs, en Asie par exemple. Ce serait certainement la fin des chantiers européens", prévoit-il. "Les Asiatiques deviendraient rapidement les maîtres du jeu, comme ils l’ont fait dans d’autres secteurs", ajoute le fondateur du deuxième plus grand armateur de porte-conteneurs au monde, et numéro quatre international des croisières.

MSC doit prendre livraison en décembre du MSC Seaside, premier de trois paquebots commandés à Fincantieri. STX doit lui livrer sept navires d'ici à 2026.


AFP/VNA/CVN

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