L'ex-Premier ministre japonais Yasuhiro Nakasone lors de sa dernière conférence de presse télévisée le 30 septembre 1987 à Tokyo. |
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Ce fin diplomate s'était appliqué à intensifier les liens militaires avec les États-Unis, dans le contexte de la Guerre froide et en dépit de fortes frictions commerciales entre Tokyo et Washington. Considérant les États-Unis comme "le plus important partenaire du Japon", il avait gagné l'amitié du président américain Ronald Reagan : les deux hommes s'appelaient d'ailleurs par leurs diminutifs, d'où le surnom "Ron-Yasu" donné par les médias à leur tandem.
Dès son premier discours en tant que chef du gouvernement, M. Nakasone avait déclaré que la politique étrangère du Japon, vaincu par les Alliés en 1945, visait à devenir un membre à part entière du "monde libre" conduit par l'Europe occidentale et les États-Unis. Il a brisé des tabous du Japon pacifiste d'après-guerre, en décidant de fournir des technologies militaires aux États-Unis et de casser le plafond du budget annuel de la Défense.
Ses vues nationalistes lui ont attiré les foudres de l'extrême gauche japonaise, à une époque où le mouvement pacifiste local était encore plus fort qu'au lendemain de la défaite du pays à la fin de la Seconde guerre mondiale. Grand adepte du libéralisme économique comme Ronald Reagan, M. Nakasone a aussi mené une importante vague de privatisations au Japon, dans les transports ferroviaires et les télécommunications notamment.
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