>>Patinage de vitesse : la championne olympique Ireen Wüst met un terme à sa carrière
>>JO-2022 : Clément Noël champion olympique de slalom, 13e médaille française
De gauche à droite : la Belge Loena Hendrickx, la Japonaise Kaori Sakamoto et l'Américaine Alysa Liu sur le podium des Mondiaux de Montpellier, le 25 mars. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sakamoto (21 ans), jusque-là jamais montée sur un podium mondial et déjà en tête après le programme court, s'est imposée avec un total de 236,09 points. Elle a devancé la Belge Loena Hendrickx (217,70) et la jeune Américaine Alysa Liu (211,19).
Après la décision de la Fédération internationale de patinage (ISU) de suivre la recommandation formulée par le Comité international olympique (CIO) et d'exclure les patineuses russes, ni Kamila Valieva, la prodige de 15 ans emportée par une retentissante affaire de dopage en pleins JO-2022, après y avoir signé les premiers quadruples sauts de l'histoire olympique du patinage féminin, ni Anna Shcherbakova, championne olympique et du monde en titre, ni Alexandra Trusova, récente médaillée d'argent olympique et médaillée de bronze mondiale il y a un an, n'étaient les bienvenues sur la glace française.
Pas question alors de course aux "quads", ces quadruples rotations auxquelles les toupies russes ont habitué dernièrement.
Favorite pour l'or mondial dans ce contexte, Sakamoto, poing rageur au bout de son excellent programme libre, et larmes sur les joues sur le podium, a parfaitement tenu son rang. Elle a même amélioré ses trois records personnels au fil de la compétition (programmes court, libre et total). Elle est la première Japonaise sacrée championne du monde depuis Mao Asada en 2014.
"Ça a été vraiment difficile à l'entraînement avant les Mondiaux. J'étais fatiguée et au bord de l'épuisement après les JO. Mais la plupart d'entre nous était dans la même situation. Je ne pouvais pas m'en servir d'excuse mais je ne retrouvais pas mon rythme, a expliqué Sakamoto. Mais le dur entraînement que j'ai suivi dans le passé m'a aidée à tenir le coup pendant cette compétition".
Hendrickx, elle, devient la toute première patineuse belge à s'inviter sur un podium mondial au bout d'une prestation aux accents orientaux aboutie. La Belgique n'a remporté que trois médailles mondiales en patinage artistique dans l'histoire, et c'était avant les années 1950 (1947 et 1948) et en couples.
À 16 ans, Liu s'offre aussi une première médaille mondiale dès ses premiers Mondiaux, un mois après une septième place aux JO-2022.
Toutes les deux en étaient "sans voix". La première en particulier parce qu'elle n'a pas connu "du tout une préparation parfaite", entre déchirure aux adducteurs il y a trois semaines et cheville tordue. La seconde, elle, était "toujours sous le choc" en conférence de presse : "Quand j'ai vu que j'avais une médaille, je me suis dit: +Quoi ?+ Je n'y croyais pas !"
Pour le patinage russe, c'est nécessairement une fin de série. Depuis 2015, et à l'exception de 2018 (et de l'annulation des Mondiaux-2020 à cause du COVID-19), c'est chaque année une de ses émules qui avait obtenu l'or mondial. Les patineuses russes avaient également trusté l'intégralité du podium aux Mondiaux-2021 et aux Championnats d'Europe en janvier.