Mondiaux de lutte : Mélonin Noumonvi, une si longue attente

Le Français Mélonin Noumonvi, bientôt 32 ans, a décroché, vendredi 12 septembre à Tachkent (Ouzbékistan), un titre mondial en lutte gréco-romaine, qui échappait à la France depuis 19 ans.

Mélonin Noumonvi (gauche) lors des Championnats lors des Mondiaux de Budapest en moins de 96kg, le 21 septembre 2013.


"Malgré un petit pépin physique en quart de finale, j'ai serré les dents et je me suis dit que je pouvais le faire, que c'était mon heure, l'heure d'être champion du monde. Et au final je décroche l'or, 19 ans après Yvon Riemer"
, a lancé le lutteur encore sous le coup de l'émotion.
Pour ce faire, il a battu en finale (3-0) l'Azerbaijanais Saman Tehmasebi, déjà médaillé d'argent en 2013 aux Mondiaux de Budapest.
Quadruple médaillé de bronze européen en gréco-romaine (2006, 2007, 2010 et 2013), et vice-champion du monde 2009, en 84 kg, Noumonvi, a mis tout son savoir-faire et son énergie dans ce combat de six minutes.
"C'est une sensation incroyable d'entendre la Marseillaise ! Je l'ai chantée jusqu'au bout !", a déclaré cet élégant athlète qui ne s'était jamais vraiment habitué à ses places d'honneur, pourtant nombreuses.
Le Bronze l'a toujours accompagné lors des Championnats d'Europe, l'Argent, jusqu'à aujourd'hui, aux Mondiaux et deux cinquièmes places ont consacré deux de ses trois participations aux JO ; à Pékin en 2008 et à Londres en 2012.
Dix kg en moins
"Après les JO de Londres il était monté en 98 kg avec un certain succès mais il a préféré revenir en 84 kg et a remporté en août un tournoi très relevé en Pologne dans cette catégorie", avait prévenu récemment Michel Lafon, le directeur technique national (DTN).

Mélonin Noumonvi (droite) face au Finlandais Timo Antero Kallio, aux Mondiaux de Budapest, le 21 septembre 2013.

"Malgré un régime difficile pour perdre 10kg, le choix de descendre de catégorie a payé. J'ai passé une grande journée sur le tapis, les sensations étaient là", a poursuivi Mélonin avant de se soumettre au contrôle antidopage réglementaire.
"Enfin ce titre ! Tous les signaux étaient au vert sur ces mondiaux. Melo était fort physiquement pendant les stages, il n'a pas eu de blessure et une attitude exemplaire en tant que leader, on était confiant pour lui en arrivant à Tachkent. Il a dominé la compétition de la tête et des épaules", a commenté son entraîneur Patrice Mourier.
Une compétition qui n'avait jusque là pas trop souri aux Bleus dont les représentants en lutte libre homme et femmes étaient restés bloqués au stade des qualifications alors même que la France a été désignée mardi pays-hôte des Mondiaux-2017.
Paris 2017
"Nos débuts compliqués dans la compétition sont effacés. On peut dire que c'est une superbe semaine pour la Lutte française, après avoir gagné l'organisation des Mondiaux 2017, nous avons ce titre de champion du monde qui je l'espère sera un exemple pour nos deux derniers engagés. Toute la FFLutte félicite Mélonin pour sa performance, ainsi que pour l'exemple qu'il est au quotidien dans son engagement pour son sport et la capacité qu'il a de rester au plus niveau", a déclaré Alain Bertholom, le président de la Fédération française de Lutte.
Un rendez-vous déjà pris par Steeve Guénot, champion olympique de lutte libre à Pékin puis en bronze aux JO de Londres, toujours blessé et grand absent de ces Mondiaux qui a souligné être "motivé à l'idée de pouvoir terminer sa carrière à Paris, devant (son) public".
Une ambition que partage Mélonin qui pense aussi aux JO de Rio en 2016 : "Il faut que je me qualifie et que je réussisse à revenir avec une médaille. C'est mon objectif. J'ai aussi Paris-2017 dans un coin de ma tête, réaliser une grosse performance chez moi et finir en beauté, ça serait génial".

AFP/VNA/CVN

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