Mondiaux de judo: Buchard trop sur la réserve, Uta Abe sur orbite

Déception pour Amandine Buchard: N°1 mondiale en -52 kg, la Française a échoué au pied du podium mondial, lundi 26 août à Tokyo, où Uta Abe, un des jeunes visages du conquérant judo japonais, a conservé l'or, à un an des JO-2020.

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La Française Amandine Buchard lors de la défaite pour la 3e place face à la Japonaise Ai Shishime en -52 kilos à Tokyo le 26 août.
Photo: AFP/VNA/CVN

Depuis qu'elle a décidé début 2016 de monter des -48 kg en -52 kg, pour le bien de son corps, et, surtout, de sa tête, épuisés par les régimes à répétition, Buchard, médaillée de bronze mondiale en poids légers en 2014, a progressivement gravi les échelons dans sa nouvelle catégorie. Jusqu'à monter sur la troisième marche du podium mondial il y a un an, non sans émotion, et à en devenir N°1 mondiale.

Mais sur les tapis du Nippon Budokan, niché en plein coeur de la capitale japonaise, à quelques encablures du Palais impérial, et qui accueillera les épreuves olympiques de judo l'été prochain, "Bubuche" a une nouvelle fois échoué à franchir le palier supérieur.

Tout avait pourtant idéalement commencé: Buchard a survolé ses trois premiers combats, tous remportés en deux minutes maximum.

C'est ensuite que les choses ont déraillé: elle s'est inclinée coup sur coup en demi-finales, contre la Russe Natalia Kuziutina, médaillée de bronze olympique en 2016 (waza-ari dans le golden score), puis pour du bronze face à la Japonaise Ai Shishime, championne du monde 2017 et vice-championne du monde 2018, par ippon.

"On connaît ses travers : à la limite, avant ses adversaires, son ennemie, c'est elle-même. Quand elle n'est pas engagée à bloc dans ses combats, contre les meilleures, ça ne passe pas. Aujourd'hui, dès qu'elle prend des filles plus costaudes, on a l'impression qu'elle est à l'entraînement", regrette son entraîneur à l'Insep Larbi Benboudaoud au micro de la chaîne L'Équipe.

Manque d'agressivité 

Buchard pointe elle aussi un manque d'agressivité. En demi-finale, "j'ai bien démarré le combat, après c'est vrai que j'ai plongé un peu, pas physiquement, mais au niveau de mes schémas. J'ai été agressive au début du match, après moins, décrit-elle. Il va falloir que je prenne du recul, que je sache pourquoi, pour revenir plus forte."

La Japonaise Uta Abe médaille d'or en -52 kilos à Tokyo le 26 août.
Photo: AFP/VNA/CVN

À 19 ans, Abe se pose elle moins de questions: après plus de sept minutes d'une lutte harassante en demi-finales pour venir à bout de la championne olympique en titre, la Kosovare Majlinda Kelmendi, future médaillée de bronze, la jeune Japonaise n'a eu besoin que de trente secondes pour expédier Kuziutina au tapis en finale et conserver le dossard rouge réservé aux champions du monde.

Depuis ses premiers pas chez les seniors en décembre 2016, Abe n'a connu qu'une seule défaite au niveau international, en finale du Grand Slam de Tokyo ce mois-là. Depuis, elle reste sur une série de 42 combats remportés consécutivement.

Sa prochaine quête: le dossard doré qui distingue les champions olympiques, sur ses terres.

Si Uta Abe a de nouveau coiffé la couronne mondiale, son frère aîné Hifumi (22 ans), double champion du monde sortant en -66 kg, n'a cette fois obtenu que du bronze. Un coup dur: sa défaite au bout d'une demi-finale de près de huit minutes (waza-ari) contre son compatriote Joshiro Maruyama (26 ans), sacré à son tour, risque de lui coûter cher dans la course à la qualification olympique. La raison de ses larmes ?

Privé d'or au premier jour de compétition dimanche, le Japon, deux fois doré lundi 26 août, a riposté sans tarder. Outre la fratrie Abe et Maruyama, le judo nippon a même raflé une quatrième médaille avec Ai Shishime (bronze en -52 kg).

La France, elle, court toujours après un premier podium, Kilian Le Blouch (-66 kg) ayant lui plié dès son deuxième combat.

AFP/VNA/CVN

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