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Julian Alaphilippe lors de la 12e étape du Tour de France, entre Chauvigny et Sarran, le 10 septembre. |
Les absents du Tour tireront-ils avantage de leur fraîcheur physique et mentale ? C'est l'espérance du Danois Jakob Fuglsang, à surveiller de très près, du Canadien Michael Woods et de l'Australien Michael Matthews au départ des 258 kilomètres. Tous trois sont déjà montés sur le podium des JO ou du Mondial, sans parvenir à la plus haute marche.
Pour les coureurs sortis des trois semaines du Tour, la question principale tient à la récupération. "Je n'en ai pas trop fait cette semaine", annonce Alaphilippe, satisfait de sa reconnaissance du circuit qu'il estime à son avantage bien plus que celui de Martigny (Suisse) où les Mondiaux étaient initialement prévus.
À l'inverse, l'inépuisable van Aert, au four et au moulin depuis sa victoire le 1er août dans les Strade Bianche, a couru vendredi 25 septembre le contre-la-montre des Mondiaux (2e). "C'était un effort brutal mais limité à 35 minutes", a estimé le Belge, déçu de sa médaille d'argent. "J'aurai récupéré pour dimanche".
Le fantôme de Senna
Le Belge Wout van Aert lors de la 20e étape du Tour de France, un contre-la-montre entre Lure et La Planche des Belles Filles, le 19 septembre. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
S'il tient le choc dans le dernier des neuf tours du difficile parcours tracé dans les collines environnant Imola, entre arbres fruitiers et vignobles, van Aert sera évidemment le favori sur l'autodrome Enzo et Dino Ferrari que la course empruntera sur ses 3400 derniers mètres. Curva Acque Minerali, Tosa, Tamburello, modifiée depuis l'accident mortel d'Ayrton Senna en 1994, autant de noms évocateurs pour les fans de la F1 qui ont suivi les différents GP de Saint-Marin de 1981 au milieu des années 2000.
Deux côtes, Mazzolano et Gallisterna, présentant chacune une partie très pentue (entre 13 et 15 %), avantagent les attaquants, vite perdus de vue ensuite par les poursuivants sur la route parfois étroite mais revêtue de frais. Avec une inconnue côté météo, puisque les prévisionnistes annoncent un début de pluie à l'approche de l'arrivée.
Vainqueur dimanche du Tour de France, Tadej Pogacar est resté à l'écart de la fièvre d'enthousiasme qui a saisi la Slovénie pour le plus jeune lauréat du siècle dans l'histoire de la Grande boucle. "Avec le COVID-19, c'est compliqué de fêter ça", a tempéré le Slovène, 22 ans depuis lundi 21 septembre, qui est retourné à son domicile de Monaco.
Différent du Tour
Le Suisse Marc Hirschi lors de la 12e étape du Tour de France, entre Chauvigny et Sarran, le 10 septembre 2020. |
"Ma saison est loin d'être terminée", a ajouté Pogacar qui retrouve son dauphin, Primoz Roglic, dans la sélection slovène. Le Mondial se court chaque année suivant la formule des équipes nationales, et non des équipes de marques, ce qui ajoute un élément tactique supplémentaire dans la répartition des forces.
"Ce serait un conte de fées s'il (Roglic) gagne mais c'est un peu différent du Tour de France", a rappelé Pogacar. "Je m'attends à une course complètement différente à ce qu'on a pu voir sur le Tour", a confirmé Alaphilippe.
Mais les hommes en forme du Tour, tels la révélation suisse Marc Hirschi, le champion d'Allemagne Maximilian Schachmann ou encore le Polonais Michal Kwiatkowski, partent avec un préjugé favorable dans cette course de longue haleine qui, par son dénivelé total de l'ordre de 5000 mètres, se rapproche -et dépasse même- Liège-Bastogne-Liège.
L'Italie, qui accueille ses premiers Mondiaux depuis Florence en 2013, veut croire en Vincenzo Nibali, son coureur le plus charismatique. "Je suis sincère quand je dis que je ne sais pas trop où j'en suis pour ma condition", assure le Sicilien. Le "Requin de Messine" cache-t-il son jeu ? Le Giro, son grand objectif de la saison, commence six jours après le Mondial d'Imola.
AFP/VNA/CVN