Mondiaux de biathlon : les Bleus se rebiffent, le septuplé s'envole pour Boe

En petite forme depuis le début de la saison et privés de podium individuel masculin aux Mondiaux pour l'instant, les Bleus se sont rebiffés en s'offrant l'or du relais, et les espoirs de septuplé inédit de Johannes Boe se sont envolés dans le vent d'Oberhof (Allemagne) samedi 18 février.

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Le relais français (de gauche à droite : Quentin Fillon Maillet, Emilien Jacquelin, Fabien Claude et Antoine Guigonnat), champion du monde, à Oberhof, le 18 février. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Très grosse déception en revanche pour les Françaises, qui rêvaient d'or et ont terminé au pied du podium du relais féminin remporté par l'Italie, devant l'Allemagne et la Suède.

Les courses individuelles de ces Mondiaux-2023 ne leur avaient pas souri ? Johannes Boe y exerçait une domination sans partage ? Oberhof proposait ses pires conditions météo, au point que le fort vent annoncé avait menacé les relais ?

Certes, mais ça n'a pas découragé les Bleus. Au milieu des rafales et des averses, le quatuor français, composé d'Antonin Guigonnat, Fabien Claude, Emilien Jacquelin et Quentin Fillon Maillet, a mieux tiré son épingle du jeu que la Norvège de Boe, grandissime favorite mais finalement deuxième, à 38 secondes. La Suède complète le podium, à plus d'une minute et demie (1 tour de pénalité, 13 pioches).

"On a eu cette capacité d'y croire. On s'est mis zéro barrière sur le fait de viser l'or. On n'a pas eu peur des conditions, au contraire. On s'est dit justement que c'était notre jour. Qu'on pouvait le faire, qu'on avait bien plus notre chance que si les conditions étaient optimales. On a su saisir notre chance", retient Jacquelin.

"Bouffée d'oxygène"

"C'est une bouffée d'oxygène pour tout le monde", reconnaît-il.

"C'est vrai que depuis le début de la saison, on attend mieux. Peut-être qu'on attendait trop, peut-être qu'on a été impatient, poursuit le double champion du monde de la poursuite, pris dans une spirale négative. Aujourd'hui, malgré les moments difficiles, on a été capables de relever la tête. L'âme de l'équipe de France masculine est toujours là, même si ça fait quelque temps que c'était compliqué".

Les biathlètes italiennes à Oberhof, le 18 février. 
Photo : AFP/VNA/CVN

Il fallait voir certains biathlètes tanguer au tir debout sous l'effet des rafales, à l'image de Tarjei Boe, l'aîné de Johannes, en position de deuxième relayeur. Malgré tout, les Bleus ont limité les balles de pioches à neuf et n'ont tourné qu'une fois sur l'anneau de pénalité, quand les Norvégiens ont totalisé quatorze pioches et deux tours de pénalité.

"On sauve les Mondiaux" du groupe masculin "grâce à cette médaille d'or", souffle Claude. "On est content d'être aller chercher ce titre ensemble, on en avait besoin".

"Ça représente beaucoup, pour moi, et pour toute l'équipe, parce qu'on en a quand même ch... pour y arriver. Gagner aujourd'hui, dans ces conditions-là, c'est juste trop bien. Ca récompense tous les efforts qu'on fait ensemble dans l'équipe, parce qu'on n'a pas forcément eu ce qu'on voulait depuis le début de saison. C'est une super journée", apprécie QFM.

"Mince, on l'empêche d'écrire la légende"

La conséquence de cette victoire aux dépens de la Norvège, c'est la fin des espoirs de septuplé inédit de Boe (29 ans), jusque-là sacré dans ses cinq premières courses des Mondiaux-2023 (sprint, poursuite, individuel, relais mixte et relais mixte simple).

"Même moi, je me dis : +Mince, on l'empêche d'écrire la légende+, sourit Guigonnat. Mais tant mieux ! Et ça lui donnera des objectifs pour les prochaines saisons".

Le cadet de la fratrie Boe, qu'on a vu bavarder avec Jacquelin, tout sourire, main posée sur son épaule, n'avait pas l'air particulièrement contrarié. "On est déçu de ne pas gagner l'or, mais six médailles, c'est juste fantastique", estime-t-il.

Un autre Grand Chelem jamais vu reste à portée du Norvégien dimanche 19 février : celui consistant à remporter les quatre épreuves individuelles en une quinzaine mondiale. Ne lui manque plus que la mass start.

Boe aura aussi l'occasion de rejoindre sa compatriote Marte Olsbu Roeiseland, jusque-là la seule sept fois médaillée en sept courses (dont cinq fois en or) aux Mondiaux, en 2020 à Anterselva (Italie).

C'est la troisième fois que les Bleus sont sacrés champions du monde du relais masculin, après 2020, alors avec Martin Fourcade, et 2001, avec Raphaël Poirée.

Avant le dernier jour de compétition dans la forêt de Thuringe, l'équipe de France compte deux médailles d'or, avec celle apportée par Julia Simon en poursuite il y a une semaine, trois au total, avec le bronze obtenu en relais mixte en ouverture.

AFP/VNA/CVN

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