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L'Américain Noah Lyles pendant la finale du 200 m, qu'il a remportée, lors des Mondiaux d'athlétisme, le 21 juillet à Eugene (Oregon). |
"J'espérais vraiment que ça soit un chrono rapide, mais quand je l'ai vu, je me suis dit : sérieusement ?", s'est étonné le désormais double champion du monde du demi-tour de piste (après 2019), qui en a déchiré son maillot de joie une fois la ligne d'arrivée franchie. "Après ça, je pense que le 200 m va accepter ma demande en mariage", a-t-il plaisanté.
Avec ses 19 sec 31 - record personnel amélioré de près de deux dixièmes - seuls la légende jamaïcaine du sprint Usain Bolt, détenteur du record du monde en 19 sec 19 depuis 2009, et un autre sprinter de l'île caribéenne, Yohan Blake (19.26), ont couru plus vite que Lyles sur 200 m dans l'histoire. Mais plus l'icône américaine Michael Johnson, maintenant un centième moins rapide que Lyles (19.32 en 1996), et venu le féliciter en personne au Hayward Field. "J'étais sous le choc, j'avais échangé avec lui sur Twitter mais je ne l'avais jamais rencontré en vrai", a raconté le vainqueur du jour. "C'était la rencontre de deux générations."
"Jour extraordinaire"
Sur la piste d'Eugene, Lyles (25 ans) est monté sur un podium 100% américain, comme Fred Kerley sur 100 m en début de compétition : il s'est imposé devant Kenny Bednarek (19.77) -relégué à près d'une demi-seconde- et le tout jeune Erriyon Knighton (19.80), 18 ans seulement.
Pour le sprinter floridien, santé mentale chancelante depuis la pandémie et suivi par une thérapeute, c'est un "jour extraordinaire" : "J'ai montré que je pouvais être plongé dans une tempête d'idées sombres et m'en sortir", apprécie le médaillé de bronze olympique 2021 du 200 m, pourtant arrivé à Tokyo en favori pour l'or.
Knighton, promis au football américain et venu à l'athlétisme il y a trois ans seulement, avait lui marqué les esprits en courant en 19 sec 49 au printemps. Plus vite que Bolt au même âge. S'il n'a pas réédité une telle performance en finale, il monte néanmoins sur son premier podium mondial, un an après avoir terminé au pied du podium olympique.
La Jamaïcaine Shericka Jackson prend la pose après son 200 m victorieux en finale des Mondiaux d'athlétisme, le 21 juillet à Eugene (Oregon). |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Quelques minutes avant Lyles, c'est Jackson qui s'est approchée - à onze centièmes précisément - du vieux record du monde du 200 m de l'Américaine Florence Griffith-Joyner (21.34 en 1988), en 21 sec 45 (+0,6 m/s de vent). Soit le deuxième meilleur chrono de l'histoire, outre un record personnel amélioré d'un dixième.
La revanche de Jackson
De quoi prendre sa revanche sur la mésaventure des Jeux de Tokyo, quand, prétendante au podium olympique, elle avait été éliminée dès les séries du 200 m après avoir coupé trop tôt son effort. "J'ai tellement pleuré de ne pas avoir été en finale. J'ai beaucoup appris de l'année dernière", considère-t-elle avec le recul.
À 28 ans, Jackson, ancienne coureuse de 400 m, s'est offert son premier sacre mondial individuel, devant la quintuple championne du monde du 100 m, sa compatriote Shelly-Ann Fraser-Pryce (21.81), et la Britannique Dina Asher-Smith, championne du monde sortante (22.02). "J'adore le sentiment de faire partie des sprinteuses les plus rapides du monde", sourit-elle discrètement.
Après leur triplé sur 100 m dimanche, les fusées jamaïcaines n'ont cette fois occupé "que" les deux tiers du podium, la championne olympique en titre Elaine Thompson-Herah n'ayant terminé que septième (22.39).
Jusque-là, Jackson n'avait connu au niveau international qu'argent, sur 100 m dimanche, et bronze, à quatre reprises (400 m aux JO-2016 et aux Mondiaux-2013 et 2015, et 100 m aux JO-2020), hors relais.
À 35 ans et cap maintenu vers les JO-2024, Fraser-Pryce - chevelure rose cette fois - continue elle d'étoffer sa collection de médailles mondiales : il s'agit de sa treizième. Seuls l'icône américaine Allyson Felix, avec 19, et deux de ses illustres compatriotes, Bolt et Merlene Ottey, quatorze chacun, ont fait mieux.
AFP/VNA/CVN