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L'attaquant de l'Egypte Mohamed Salah lors de la défaite face à l'Afrique du Sud 1-0 en 8e de finale de la CAN le 6 juillet au Caire. |
Le stade international, si bruyant, ne s'est pas tu quand Thembinkosi Lorch a scellé un improbable hold-up à la conclusion d'un contre assassin, servi par Lebo Mothiba (85). Mais au coup de sifflet final, un long silence a enveloppé l'enceinte de 75.000 supporters tout en rouge.
Leurs Pharaons quittent la compétition, la tête basse, dans un scénario rarissime. La seule fois qu'ils avaient perdu un match à élimination directe devant leur public dans la compétition, c'était en demi-finales face au Zaïre en 1974.
Vainqueur de trois des quatre éditions organisées à l'ombre des pyramides, l'Égypte laissera 2019 aux autres, l'Algérie, le Sénégal ou peut-être le Nigeria, trois favoris qui ont aussi dû se réjouir des sorties précoces du Maroc ou du Cameroun tenant du titre, dans des 8es fous.
Après son sacre en Ligue des champions, Mohamed Salah rêvait de prendre le sceptre de souverain de l'Afrique. Mais comme son équipe, il a raté son tournoi. Il a quitté la pelouse parmi les premiers, sans émotion.
Son échec est énorme. Pas influent face à l'Afrique du Sud, il rentrera à Liverpool moins grandi qu'il est parti, éclaboussé aussi par le scandale autour d'Amr Warda, exclu un temps par sa Fédération pour des soupçons de harcèlement sexuel puis réintégré, après avoir eu le soutien de son célèbre coéquipier.
La phase de poules idéale de l'Égypte, avec trois victoires et aucun but encaissé, mais jouée face à des adversaires limités, n'avait pas répondu aux questions de ses millions de supporters, qui se demandaient ce que leurs favoris valaient.
Salah impuissant
Moins talentueux que le Sénégal, mais plus titrés, moins solides que l'Algérie, mais portés par leur bruyant public, les coéquipiers de Mohamed Salah devaient montrer face aux Bafana Bafana, dans leur premier vrai match à enjeu, qu'ils avaient le coffre pour rivaliser avec les meilleurs.
Les joueurs de l'Afrique du Sud fêtent leur victoire sur l'Egypte en 8e de finale de la CAN au Caire le 6 juillet. |
Mais c'est la tension qui les a dominés. Nerveux, les hôtes ont aussi souffert dans l'impact physique, laissant trop facilement les Sud-Africains s'approcher de leur but, au point que c'est le gardien Mohamed El-Shenawy qu'on a vu le plus. Le porter d'Al-Ahly a été décisif sur un superbe coup franc de Percy Tau (21), puis en s'interposant dans un cafouillage dans sa surface (38). Mais il ne pouvait rien faire face à Thembinkosi Lorch, lancé à pleine vitesse.
Comme ses soldats Ahmed El-Mohammadi et Mahmoud Trezeguet, efficaces depuis le début du tournoi, n'étaient pas dans un grand soir, c'est sur les épaules de son général cinq étoiles Salah que le sort de l'Égypte allait reposer, encore une fois.
Sa superbe passe pour Trezeguet a été gâchée par l'ailier gauche de Kasimpasa, qui a tiré sur le gardien (56). Ca a été l'unique occasion des Égyptiens du match, qui n'auront finalement dominé que le premier quart d'heure avant de lentement tomber dans le piège sud-africain.
Certains rêvaient d'un quart entre le Cameroun et l'Égypte, un remake de la finale de 2017, ce sera finalement entre le Nigeria et l'Afrique du Sud, dans un stade international qui devrait sonner creux, comme à chaque fois que l'Égypte ne joue pas.
Les Bafana Bafana devront faire aussi fort pour le réanimer, en absence de Mohamed Salah, en vacances forcées.
AFP/VNA/CVN