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Anthony Jelonch après la victoire de l'équipe de France face à l'Uruguay, le 14 septembre au stade Pierre-Mauroy à Lille. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Face aux modestes "Teros", 17e nation mondiale, tout le monde attendait une large victoire assortie du bonus offensif. Las, il faudra se contenter de trois visites dans l'en-but par l'ouvreur Antoine Hastoy (11e), le talonneur Peato Mauvaka (56e) et l'ailier Louis Bielle-Biarrey (73e).
Le sélectionneur Fabien Galthié ne devrait pas se réjouir de la performance de ses Bleus, extrêmement brouillons (13 pertes de ballon), qui ne menaient que 13-5 à la mi-temps. Au vu de cette performance, l'effectif bleu a peut-être moins de profondeur qu'espéré.
Et encore, cela aurait-il pu être pire si le carton jaune du deuxième ligne Romain Taofifenua pour un plaquage haut (27e) avait eu une autre couleur ou si l'essai du centre uruguayen Andres Vilaseca (33e) n'avait pas été refusé.
"Ce qui est important, c'est la victoire. C'est ce que je dis aux joueurs: 'gagnons le match'. On n'est pas là pour faire une démonstration. On n'est pas là pour rendre des copies propres. Notre ambition, c'est de gagner les matches", a coupé Fabien Galthié.
En délicatesse dans la conquête, en mêlée (9/13) comme en touche (8/9), les Tricolores ont manqué de réalisme et d'intensité pour contrer la "garra charrua", l'esprit de résistance uruguayen.
Ils ont également commis beaucoup trop de fautes, concédant quinze pénalités (contre quatre seulement face aux All Blacks). "C'est énorme, c'est même inadmissible au niveau international, c'est même une chance d'avoir gagné ce match avec autant de pénalités", a pesté le deuxième ligne Cameron Woki.
Les Bleus bousculés
Face à la bravoure des Sud-Américains, le XV de France a éprouvé les pires difficultés à imposer son jeu, à l'image de cette entame de match catastrophique, punie par un essai de l'ailier Nicolas Freitas (6e), qui évolue à Vannes, en Pro D2.
Comme contre la Nouvelle-Zélande, les sautes de concentration auraient pu, auraient dû, leur coûter cher. Heureusement pour eux, même dans l'adversité, ces Bleus-là ne doutent pas.
Dans la difficulté, ils se sont appuyés sur leurs individualités pour s'extirper du piège posé par leurs adversaires: les centres Arthur Vincent et Yoram Moefana ont une nouvelle fois été prépondérants (vingt plaquages à eux deux) même si leur apport offensif a été maigre. Le troisième ligne Sekou Macalou (103 mètres de gagnés, 8 plaquages), qui aurait mérité de voir son essai validé au bout de sa course folle (76e), a été un des rares à surnager.
Parmi les points positifs, aucun blessé supplémentaire n'a rejoint l'infirmerie française, ce qui épargne un casse-tête au sélectionneur Fabien Galthié, en attendant de récupérer le centre Jonathan Danty, qui devrait jouer contre la Namibie (21 septembre), le pilier Cyril Baille, attendu pour le match devant l'Italie (6 octobre), ou le talonneur Julien Marchand, qui devrait revenir pour les quarts.
Un quart compliqué
L'ailier uruguayen Nicolas Freitas résiste au retour de Gabin Villière et marque le premier essai de la rencontre de Coupe du monde entre l'Uruguay et la France. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Et c'est une bonne nouvelle car le XV de France a un quart de finale en vue et un choc dantesque face aux ogres du groupe B : les champions du monde sud-africains ou les N°1 mondiaux irlandais, voire les Écossais, l'équipe qui a le plus battu les Bleus de Fabien Galthié.
En attendant, il faudra rectifier le tir pour les deux derniers matches de la phase de poule, devant la Namibie puis l'Italie.
"Il y a beaucoup de frustration, on aurait aimé une autre prestation. On était face à une équipe avec énormément d'envie. On a un peu péché en mêlée, on savait qu'on dominait mais on n'a pas été assez patients", a encore regretté Cameron Woki.
Les Uruguayens, eux, qui n'ont remporté que trois matches en cinq participations à la Coupe du monde, ont démontré leurs progrès. Après avoir surpris les Fijdi (30-27) en 2019, lors de l'édition japonaise, les Teros ont démontré qu'il fallait compter avec eux et que leur objectif de battre Italiens et Namibiens ne semble pas relever de la science-fiction.
Cette première opposition officielle entre les Français et les Uruguayens ne restera pas vraiment dans les annales. Qu'importe, l'essentiel est assuré : cahin-caha, les Bleus sont en route pour les quarts de finale, comme assure l'ouvreur Antoine Hastoy : "On va retenir la victoire et retourner au boulot."
AFP/VNA/CVN