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Le Belge Remco Evenepoel remporte en solitaire la 18e étape de la Vuelta, le 14 septembre à Puerto de La Cruz de Linares. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Présent dans l'échappée du jour, le Belge de la Soudal-Quick Step, décroché au classement général depuis sa défaillance lors de la 13e étape, a semé ses derniers compagnons de fugue à 29 km de l'arrivée, dans la première des deux ascensions de la Cruz de Linares, escaladée pour la première fois dans la Vuelta.
Le champion du monde du contre-la-montre, qui raffole de ces chevauchées extraordinaires, ne s'est plus jamais retourné pour foncer vers sa 50e victoire professionnelle, à seulement 23 ans, coupant la ligne avec près de cinq minutes d'avance sur l'Italien Damiano Caruso.
En passant la journée à l'avant et en franchissant tous les cols en tête, il s'est par ailleurs mathématiquement assuré le maillot de meilleur grimpeur à condition de rallier l'arrivée finale à Madrid dimanche.
"C'est génial de terminer la Vuelta de cette manière, a-t-il commenté. Après le Tourmalet (où il a connu une défaillance vendredi 15 septembre) il fallait que je tourne la page. Même si le plan de gagner le classement général s'est écroulé, je gagne trois des plus belles étapes et le maillot de meilleur grimpeur, cela restera comme une Vuelta incroyable".
Le peloton avec les principaux favoris et le maillot rouge Sepp Kuss a accusé un retard de plus de neuf minutes lors de la dernière arrivée au sommet de cette 78e édition de la Vuelta.
Après avoir envoyé des messages parfois contradictoires, Jumbo-Visma semble, au vu du déroulé de cette 18e étape, avoir définitivement choisi l'Américain Sepp Kuss, habituel équipier de luxe, pour gagner son troisième grand Tour de l'année, un exploit inédit pour une équipe.
Jonas Vingegaard, qui était deuxième à huit secondes au général au matin de l'étape, et Primoz Roglic, troisième à 1 min 8 sec, ont cette fois décidé d'entourer et de protéger le maillot rouge, notamment lorsque l'Espagnol Mikel Landa a tenté à plusieurs reprises de passer à l'attaque.
"Sepp mérite plus de respect"
L'Américain Sepp Kuss (centre), leader de la Vuelta, à l'arrivée de la 18e étape, le 14 septembre à Puerto de La Cruz de Linares. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
À l'arrivée, Vingegaard, en roue libre, a même cédé neuf secondes supplémentaires à son habituel lieutenant, bien parti pour décrocher son premier grand Tour dimanche à Madrid, après celle de Roglic dans le Tour d'Italie en mai et celle de Vingegaard dans le Tour de France en juillet.
"C'est bien de lui rendre la monnaie de sa pièce, il a fait tellement pour nous dans le passé, a déclaré Vingegaard. Mais il reste encore une grosse étape samedi, faut rester prudent et continuer à se battre".
"Comme je l'ai déjà dit. Si je devais en choisir un pour gagner la Vuelta ce serait lui", a ajouté Roglic.
L'étape de vendredi, promise aux sprinteurs, ne devrait pas changer la donne au classement général. Il reste une étape en dents de scie difficile samedi 16 septembre, avec pas moins de dix ascensions de troisième catégorie, mais la hiérarchie semble désormais clairement établie chez Jumbo-Visma.
Le ménage à trois au sein de l'équipe néerlandaise avait viré au casse-tête et semé la confusion ces derniers jours, lorsque par exemple Vingegaard et Roglic ont distancé Kuss dans l'Angliru mercredi 13 septembre avant de jurer sur la ligne d'arrivée qu’ils aimeraient voir l'Américain gagner à Madrid.
"Sepp mérite un peu plus de respect", a commenté jeudi 14 septembre Geraint Thomas, le leader de l'équipe Ineos, assurant que la majorité du peloton aimerait voir gagner l'Américain, exemplaire de dévouement envers ses leaders depuis des années.
Le patron de Jumbo-Visma, Richard Plugge, avait lui promis des réponses jeudi, tout en insistant sur la situation complexe et nouvelle pour son équipe. "Ce n'est pas de la Playstation", a-t-il souligné.
AFP/VNA/CVN