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L’Assemblée nationale (AN) vous a nommé ministre de l’Éducation et de la Formation. Votre sentiment ?
De l’honneur, d’abord. Je suis très honoré du fait que l’Assemblée nationale m’ait fait confiance en me nommant ministre de l’Éducation et de la Formation, un ministère particulièrement important. De la responsabilité, ensuite. Je ne peux toutefois me distraire de certaines inquiétudes devant les grandes charges qui m’incombent désormais. Travaillant moi-même dans ce secteur depuis de nombreuses années, je saisis pleinement les difficultés appréciables auxquelles mes prédécesseurs ont été confrontés. En charge de cette mission, j’ai une conscience aiguë des défis présents et à venir. Mais, compte tenu des enjeux que tous mesurent, le Parti communiste du Vietnam (PCV), l’État comme le peuple, je suis convaincu que nous saurons parvenir ensemble au succès.
Nous comptons parmi nos concitoyens les meilleurs spécialistes dans ce domaine, qu’ils résident ou non au pays, et dont l’intelligence et l’enthousiasme nous donnent les moyens d’aboutir à de bons résultats. Je serai toujours à l’écoute de ces personnes comme, plus généralement, des remarques et opinions de la population.
Quelle est votre priorité, donc ?
L’éducation et la formation sont l’œuvre du Parti comme du peuple. En tant que responsable d’un ministère qui est l’autorité de tutelle et en charge de l’ensemble de l’administration de ce secteur, ma première tâche est de poursuivre la mise en œuvre du Programme gouvernemental d’action de renouvellement fondamental et intégral de l’éducation et de la formation, lequel est gouverné par la Résolution 29 du Comité central du PCV.
L’enseignement actuel est non seulement trop théorique, mais surchargé, les programmes comprenant trop de disciplines. Nous devons ramener l’éducation à ce qu’elle doit être aujourd’hui : l’enseignement de connaissances, mais en vue de leur mise en pratique immédiate, en toutes situations, à commencer par celles les plus atypiques, ce qui implique méthodologies, savoir-faire et une expérience réelle. Notre but est donc de privilégier l’acquisition de méthodologies, de savoir-faire et d’expérience, pour partie de manière générale, et pour l’autre, dans chaque domaine plus spécifique.
Pour cela, il nous faut mener de front le renouvellement des pédagogies, des programmes et des évaluations des apprenants, de manière cohérente et synergique, en tenant compte, en outre, des contraintes de l’intégration au monde de notre pays. Nous devons nous efforcer de disposer d’un enseignement général ordonné, c’est-à-dire progressif et rationnel, et d’une formation universitaire tournée vers la réalité et la qualité de ses diplômes en situation réelle. D’autres exigences supplémentaires existent, notamment de prendre en compte des besoins et des évolutions du marché de l’emploi dans une période de mondialisation.
Comment allez-vous mettre en œuvre votre mission ?
L’éducation vietnamienne privilégiera l’enseignement de connaissances en vue de leur mise en pratique par l’acquisition de méthodologies et de savoir-faire. |
Photo : Quy Trung/VNA/CVN |
Sa réussite ou son échec dépend en grande partie de facteurs humains dont les plus importants doivent être préalablement déterminés. Il s’agit d’abord des personnes qui vont concevoir les programmes, les pédagogies, les évaluations, etc. qui devront tenir compte des autres facteurs humains, les enseignants et les apprenants.
La refonte des programmes et le renouvellement pédagogique doivent faire preuve d’innovation, en particulier des supports d’enseignement et pédagogique. Un travail essentiel que doit se fonder sur les acquis des sciences de l’éducation. Ces tâches impliquent évidemment de former le corps des enseignants, et de nombreuses formations professionnelles seront ouvertes cet effet.
Ce sont ensuite les élèves et les étudiants, dont il faudra tenir compte des caractéristiques socioculturelles à tous niveaux, en ce compris l’évaluation et la sélection pour leur orientation. C’est aussi renouveler l’administration de l’éducation et le statut des établissements dont l’autonomie et la responsabilisation, professionnelle mais aussi devant la société, doivent être accrues. Tous ces changements seront appliqués sous le sceau de la qualité et de l’efficacité.
C’est enfin évaluer les résultats, et donc le succès ou non de cette vaste réforme, c’est-à-dire l’évaluation des élèves et des étudiants, ce qui pose à nouveau des questions de méthodes.
Notre peuple aime et honore les études par tradition. Chaque famille est capable de dépenser presque tout son budget pour les études de leurs enfants. Nul ne saurait prétendre le contraire. C’est un grand potentiel, une importante ressource et le fondement socioculturel qui décideront aussi du succès de cette modernisation de l’éducation et de la formation. La contribution et le soutien de tous nous permettront de surmonter les difficultés qui ne manqueront pas de se présenter.
Cependant, je considère que pour réussir, le responsable de ce secteur doit avoir une vision globale, et une grande capacité à saisir et à apprécier les tendances contemporaines en la matière. Cela nécessite également de la détermination, un caractère ferme et un esprit volontaire. Je promets de faire tout ce qui est nécessaire pour répondre à la confiance dont le PCV, l’État et le peuple m’ont témoigné, par l’intermédiaire de l’AN, en me nommant ministre de l’Éducation et de la Formation.