Des gendarmes et des pompiers ferment une route après le crash d'un Mirage 2000, le 9 janvier près de Mignovillard, dans le Jura. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"Nous espérons que nous allons les retrouver vivants. Ils sont à ce stade portés disparus", a déclaré le porte-parole de l'armée de l'Air, le colonel Cyrille Duvivier, lors d'une conférence de presse à Paris. Les deux membres d'équipage - pilote et navigateur - n'ont donné aucun signe de vie depuis la disparition de l'appareil. "On a eu aucun contact d'aucune sorte", aucun signal d'éjection, a souligné le colonel Duvivier. Aucune des balises - placées sur le siège éjectable et qui se déclenchent automatiquement lors de l'éjection ou que les pilotes activent en arrivant au sol pour être localisés - n'ont été activées.
"On sait qu'il s'est passé quelque chose d'anormal", a déclaré une source militaire sans plus de précisions. Des débris ont été localisés à Mignovillard, commune autour de laquelle les recherches s'étaient concentrées, a indiqué une source proche des secours. Selon le quotidien L'Est Républicain, un parachute et une carte figurent parmi ces débris retrouvés sur les hauteurs de Mignovillard, à 1.050 mètres d'altitude. "On a trouvé du tissu qui ressemble à un parachute", a confirmé le colonel Duvivier. "Mais il est trop tôt pour dire s'il s'agit d'un parachute de l'équipage ou de l'appareil", a-t-il ajouté. Outre les parachutes des pilotes, le Mirage 2000D est équipé d'un parachute de freinage à l'atterrisage.
Trouver la zone d'impact
D'importants moyens - dont des avions de chasse alors présents dans la zone et des hélicoptères - ont été déployés pour retrouver l'avion de chasse qui a disparu des écrans radar vers 11h00 alors qu'il effectuait un vol d'entraînement à basse altitude.
"La difficulté c'est de trouver la zone d'impact (...) La zone des débris peut être immense", a relevé le colonel Duvivier en rappelant le précédent de mars 2011, dernier accident mortel ayant affecté l'Armée de l'air. Le pilote et le navigateur d'un Mirage 2000, basé à Luxeuil-les-Bains (Haute-Saöne), s'étaient alors tués dans la chute de leur appareil dans la Creuse. "La zone d’éparpillement était très vaste, et ces opérations sont longues", a souligné le colonel Duvivier. Sur Facebook, la gendarmerie du Jura a précisé que l'avion avait disparu "alors qu'il survolait le massif jurassien entre Mouthe (Doubs)/ Mignovillard (Jura) et la frontière suisse". La gendarmerie a invité "toute personne ayant des informations sur l'éventuel lieu du crash ou sur les pilotes" à la contacter.
"Le peloton de gendarmerie de montagne des Hauts-de-Bienne et la section de recherches de la gendarmerie de l'air de Vélizy-Villacoublay sont engagés sur les recherches opérationnelles", a tweeté la gendarmerie. Plus récemment, le 28 septembre 2017, un Mirage 2000 français s'était écrasé au décollage sur la base de N’Djamena au Tchad. Le pilote et le navigateur étaient parvenus à s'éjecter. Parmi les autres accidents survenus ces dernières années, un Alphajet s'était écrasé le 10 décembre 2014 à l'entraînement sur un foyer pour handicapés proche de Tours, faisant un mort et quatre blessés au sol.
Le Mirage 2000 est un chasseur-bombardier polyvalent. Mis en service en avril 1993, cet appareil construit par Dassault est biplace (un pilote et un navigateur officier systèmes d'armes). Il peut voler jusqu'à une vitesse de 2,2 mach à une altitude opérationnelle supérieure à 15.000 mètres et peut emporter six tonnes d'armement.
AFP/VNA/CVN