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L'Occitanie est la première région française où l'épidémie a commencé, durant la semaine du 31 décembre au 6 janvier. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"La circulation de la grippe en France a commencé et on peut s'attendre à ce que l'ensemble des régions métropolitaines passent en phase épidémique dans les semaines qui viennent", a expliqué mercredi 9 janvier l'épidémiologiste Sibylle Bernard-Stoecklin, de l'agence sanitaire Santé publique France. Selon le bulletin hebdomadaire publié mercredi 9 janvier par Santé publique France, l'Occitanie est la première région française où l'épidémie a commencé, durant la semaine du 31 décembre au 6 janvier. Dix autres régions sont en phase pré-épidémique (contre cinq la semaine précédente). Seules deux, les Pays-de-la-Loire et la Corse, ne sont pas encore concernées.
L'an passé, l'épidémie de grippe avait commencé plus tôt, début décembre. Le démarrage plus tardif de cet hiver "peut s'expliquer par des conditions météorologiques particulièrement douces et humides en décembre, ce qui ne favorise pas la circulation de la grippe", a indiqué le docteur Bernard-Stoecklin. Pour autant, "le fait que l'activité grippale commence début janvier n'est pas exceptionnel", a-t-elle souligné. Selon Santé publique France, la couverture vaccinale des personnes à risques en métropole "est passée de 41,3% à 42,9% (+1,6%)".
Cette estimation, arrêtée au 30 novembre, est basée sur les chiffres de remboursement des vaccins par l'assurance maladie. "Il faut se réjouir de cette augmentation mais aussi la relativiser, car nous restons à des niveaux de couverture vaccinale très insuffisants, loin de l'objectif de 75% des sujets à risques", a commenté le responsable de la vaccination à Santé publique France, Daniel Lévy-Bruhl.
Pénuries de vaccins
Ces dernières semaines, des pénuries de vaccins ont été observées dans de nombreuses pharmacies. "Il y a eu de grosses tensions d'approvisionnement dans une partie des pharmacies", a indiqué M. Lévy-Bruhl, selon qui une "commande additionnelle" a été faite auprès des laboratoires pharmaceutiques. La ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a estimé que cette pénurie pouvait en partie s'expliquer par un "problème de répartition" entre les régions. "Nous avons réquisitionné plusieurs dizaines de milliers de doses pour achalander les régions qui n'en ont plus et toutes ces doses restantes (...) sont réservées aux personnes âgées et aux personnes à risques", a-t-elle affirmé sur BFMTV.
"C'est la première fois en France que nous avons quasiment éclusé toutes les doses de vaccins anti-grippe; pour moi c'est un succès, ça veut dire que la confiance revient vis-à-vis des vaccins", a-t-elle fait valoir. La vaccination antigrippale est notamment recommandée pour les plus de 65 ans, les patients atteints de certaines maladies chroniques (diabète, insuffisance cardiaque ou respiratoire...), les femmes enceintes et les personnes souffrant d'obésité morbide, soit quelque 12 millions de personnes, selon le ministère de la Santé.
Toutes les personnes majeures pour qui la vaccination est recommandée peuvent retirer leur vaccin à la pharmacie, sur simple présentation de leur bon de prise en charge de l'Assurance maladie (le vaccin est remboursé à 100%). Elles peuvent ensuite se faire vacciner par un médecin, un infirmier ou une sage-femme. Dans quatre régions tests (Auvergne-Rhône-Alpes, Hauts-de-France, Nouvelle-Aquitaine, Occitanie), toutes les personnes concernées par les recommandations peuvent également se faire vacciner en pharmacie.
Cette expérimentation "a hyper bien marché", s'est réjouie la ministre. L'hiver dernier, en 2017-18, l'épidémie avait été particulièrement sévère (avec 2.770 cas graves en réanimation), précoce et longue, selon un bilan établi en octobre dernier. La mortalité attribuable à la grippe avait été importante (12.982 décès dont 85% chez les plus de 75 ans) mais moins forte qu'en 2014-15 (14.490 morts) et 2016-17 (14.358 morts).
AFP/VNA/CVN