France
Mineur tué à Bondy pour "un différend" : deux frères en garde à vue

Deux frères, âgés de 17 et 27 ans, se sont présentés à la police samedi 27 février et ont été placés en garde à vue pour l'assassinat d'un adolescent de 15 ans à Bondy (Seine-Saint-Denis), tué d'une balle dans un centre de loisirs, pour un simple "différend" aux motifs indéterminés, selon le parquet.

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Des fleurs placées à l'endroit où un garçon de 15 ans a été abattu par une personne qui s'est enfuie en scooter avec un complice, à Bondy, en Seine-Saint-Denis, le 27 février.

La mort par balle d'Aymen dans une maison de quartier de la banlieue de Paris, a choqué dans une région déjà marquée en début de semaine par la mort de deux adolescents de 14 ans, dans des rixes entre jeunes dans deux villes de l'Essonne.

Cette fois, cependant, "il apparaît qu’un différend opposait la victime et ses agresseurs depuis près d’un an sans que l’origine ne soit, pour l'heure, connue", a rapporté le parquet de Bobigny dans un communiqué.

Les deux frères, "identifiés par des témoins", se sont présentés aux services enquêteurs samedi matin 27 février, ajoute-t-il.

Selon les premiers éléments de l'enquête, une première altercation avait opposé la victime et les deux mis en cause vendredi 26 février. Les animateurs de la maison de quartier Nelson Mandela à Bondy étaient alors intervenus pour les séparer.

Puis le père de l'adolescent était venu chercher son fils mais une seconde altercation l'avait opposé aux deux frères restés à proximité, selon le communiqué.

Vers 17 heures, "les deux individus circulant à bord d’un scooter revenaient sur place. Le passager arrière porteur d’une arme à feu se dirigeait devant la porte d'entrée de l'espace Nelson Mandela, glissait le canon dans l'entrebâillement de la boîte aux lettres (...) et faisait usage de son arme, blessant mortellement le jeune mineur", atteint à la poitrine, a précisé le parquet.

Le père de l'adolescent, Ahmed Kaid, était présent.

"Au moment où il (l'assaillant) a +attrapé+ la porte, la directrice elle m'a dit +c'est lui c'est lui+, il ne faut pas ouvrir la porte", a-t-il témoigné au micro de France 3.

L'assaillant "a vu mon fils qui était debout, il lui a donné une balle au thorax (…) Le dernier mot qu'il (Aymen) m'a dit c'est +papa j'ai mal+", a confié le père, qui a vu son fils mourir dans ses bras.

Des gens placent des fleurs pour rendre hommage à l'adolescent assassiné à Bondy (Seine-Saint-Denis).

"Une vraie balle

"On s'est dit que c'était des balles à blanc pour jouer là (...) Mais non c'était une vraie balle", a également relaté le père, sur BFM TV.

Le jeune garçon était réputé assidu au cours de boxe, avant les restrictions sanitaires dues à la pandémie de COVID-19. Dans un message posté sur Facebook, son entraîneur au club de Bondy, Christophe Hamza, le décrit comme "un bon garçon, volontaire et téméraire".

Le coach s'est dit "consterné", "abattu", "en colère" car la vie de l'adolescent "s'est arrêtée un vendredi, à l'heure à laquelle il était censé s'entraîner à la boxe".

M. Hamza a rappelé que les "clubs sont fermés depuis des mois" et que les "enfants tournent en rond", dans cette ville populaire située à moins d'une vingtaine de kilomètres au nord-est de Paris.

Un ami de la victime âgé d'une quinzaine d'années, Hassan, a parlé d'un adolescent qui "rigolait tout le temps" et "voulait toujours faire rire ses copains". Ce genre de drame, "on ne voit ça dans les films et maintenant on voit ça en réalité, ça fait très mal au cœur", a dit le jeune garçon.

L'attaquant du PSG Kylian Mbappé, originaire de Bondy, a rendu hommage au jeune Aymen.

"Il n'y a pas d'au revoir pour nous. Peu importe où tu es, tu seras toujours dans le coeur des Bondynois. Repose en paix", a posté l'international français sur son compte Twitter.

Dans un communiqué posté sur Twitter, le maire de Bondy Stephen Hervé (LR), a évoqué "un drame atroce", survenu dans le bâtiment municipal servant de centre de loisirs.

Il a salué "l'exemplarité des animateurs qui ont fait leur maximum pour protéger les jeunes qui fréquentent la structure".

L'édile a lancé un "appel général au calme et à la raison", tout en jugeant indispensable "une présence renforcée" des forces de police pendant plusieurs semaines dans sa ville. Selon la mairie, une cellule de soutien avait été mise en place "pour les témoins et l'entourage de la victime, profondément choqués".


AFP/VNA/CVN

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