Migrants : Obama et les dirigeants européens pour une mission maritime OTAN/UE en Libye

Les dirigeants américain, allemand, britannique, italien et français réunis le 25 avril à Hanovre (Nord de l'Allemagne) ont appelé l'OTAN et l'UE à travailler en commun "pour maîtriser les flux de migrants" en provenance de Libye, a indiqué la Maison-Blanche.

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Réunion entre les dirigeants américain, allemand, français, italien et britannique, le 25 avril à Hanovre, en Allemagne.
Photo : AFP/VNA/CVN

"Les dirigeants ont (...) appelé l'OTAN et l'UE à tirer parti de leur expérience en mer Égée pour voir comment maîtriser de façon ordonnée et humaine les flux de migrants en Méditerranée centrale", a indiqué la Maison-Blanche dans un communiqué diffusé après la rencontre entre les présidents américain et français, Barack Obama et François Hollande, les chefs de gouvernement britannique et italien, David Cameron et Matteo Renzi, et la chancelière allemande Angela Merkel.

Auparavant, M. Renzi avait déclaré que le président Obama avait donné son "accord" au projet italien controversé prévoyant des patrouilles de l'OTAN au large de la Libye pour bloquer l'activité des passeurs et tenter de réduire le flux de migrants vers l'Europe.

Berlin soutient le principe d'une mission navale de l'OTAN pour combattre le trafic d'armes, mais aussi de personnes, mais préférerait qu'elle soit sous commandement européen plutôt que de l'OTAN.

"Nous avons une mission navale européenne, l'EUNAVFOR, aussi appelée Sophia, qui est tout à fait efficace", contre les passeurs au large des côtes libyennes, a souligné Mme Merkel à Hanovre, où les discussions entre les cinq dirigeants occidentaux ont abordé la crise migratoire, l'instabilité et l'infiltration islamiste en Libye, d'où quelque 350.000 personnes sont parties en mer pour rejoindre l'Italie depuis début 2014.

La ministre italienne de la Défense, Roberta Pinotti, avait révélé plus tôt que des préparatifs étaient en cours pour lancer, d'ici trois mois, de premières patrouilles maritimes de l'OTAN au large de la Libye. Selon elle, l'Alliance atlantique doit approuver ce plan lors de son Sommet de Varsovie le 7 juillet.

Cette mission s'inscrirait dans un plan italien plus large visant à fermer la route maritime occidentale vers l'Europe et à renvoyer les migrants économiques dans leur pays d'origine. En retour, ils bénéficieraient d'une aide financière pour créer, chez eux, des centre d'accueil et de réinsertion.

Une stratégie vivement critiquée par des organisations de défense des droits de l'homme, estimant que la moitié des migrants arrivant en Italie -qui fuient un conflit ou des persécutions - sont éligibles au droit d'asile en Europe.

Une opération existante de l'OTAN

L'Italie a demandé qu'une opération existante de l'OTAN, Active Endeavour, passe "d'une opération antiterroriste en Méditerranée orientale, en une opération qui englobe les côtes libyennes", selon Mme Pinotti.

L'OTAN mène déjà une opération navale en mer Égée pour combattre les réseaux de passeurs de migrants entre Turquie et Grèce. Mais une opération au large de la Libye serait plus compliquée et potentiellement dangereuse, vu l'instabilité du pays et la présence, sur la côte, de rebelles alliés à l'EI.

"En mer Égée, il y a un pays membre de l'OTAN avec lequel nous coopérons sur la destination finale des réfugiés, mais en Libye non", rappelle la ministre italienne, confirmant que Rome est favorable à l'installation de centres d'accueil des migrants dans leurs pays d'origine.

La présence renforcée de l'OTAN en Méditerranée pourrait décourager les passeurs de migrants, mais selon un expert de la Libye, Mattia Toaldo, il est peu probable que l'Alliance adopte la stratégie australienne et renvoie les embarcations vers leur port de départ : "Il est bon de rappeler que la Libye n'a pas signé la Convention de Genève et que les conditions dans ses centres de détention sont effroyables".

Vendredi 22 avril à Rome, le vice-président libyen a proposé que l'UE négocie avec la Libye un accord sur le modèle de celui conclu avec la Turquie. Cet accord prévoit que tous les nouveaux migrants irréguliers se rendant depuis la Turquie vers les îles grecques soient renvoyés vers la Turquie, y compris les demandeurs d'asile. Il prévoit à terme l'exemption, sous conditions, des visas pour les Turcs.


AFP/VNA/CVN

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