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Une femme dans un campement sauvage de migrants, le 17 juin 2015 à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
"Nous ouvrirons de manière progressive", avec "une centaine de places au début", a indiqué le directeur général d'Emmaüs Solidarités, Bruno Morel, en précisant que ce centre, installé dans une ancienne usine de traitement des eaux, avait pour but d'accueillir "les publics vulnérables": femmes seules, enceintes, couples, familles monoparentales... mais "pas les mineurs isolés" qui relèvent de structures différentes.
Le centre montera ensuite en puissance pour atteindre une capacité de 400 personnes d'ici la fin mars, a-t-il ajouté, confirmant une information du Parisien.
La Ville de Paris a communiqué la date d'ouverture du site, sans plus de précisions.
Les familles resteront dans ce centre "entre trois et six mois", avant d'être orientées vers des Centres d'accueil de demandeurs d'asile (Cada), selon le maire communiste d'Ivry, Philippe Bouyssou.
"Ce sera en quelque sorte le plus grand CAO (Centre d'accueil et d'orientation) de France", selon M. Bouyssou, qui indique qu'une cinquantaine de places devraient être réservées à des migrants vivant sur des "spots de misère" de sa ville. Les CAO sont des foyers conçus comme des sas temporaires vers la demande d'asile.
Le centre s'articulera en différents "quartiers", avec des chambres modulables en fonction de la taille de la famille. Chaque quartier s'organisera autour d'une "yourte", où seront organisées la restauration et diverses activités (cuisine, travail autour de la parentalité...). Une école devrait également y être installée.
Financé par la Ville de Paris et l'État, à l'instar du "centre de pré-accueil" parisien destiné aux hommes isolés, il ne fonctionnera pas exactement sur le même modèle: à Paris les migrants peuvent être hébergés entre cinq et dix jours avant d'être orientés vers des structures plus pérennes en région.
Initié par la maire de Paris Anne Hidalgo pour éviter aux migrants de s'installer dans la rue et casser ainsi le cycle des reconstitutions de campements indignes, ce centre parisien a permis d'héberger "3.146 personnes depuis son ouverture" le 10 novembre, a précisé M. Morel.
Parmi eux, "693 mineurs isolés et 254 femmes et familles ont été orientés vers des structures spécifiques" et "2.199 hommes seuls ont été hébergés" sur place, dans un ancien bâtiment de la SNCF.
Mais, ses 400 places étant occupées, il n'a pas empêché la reconstitution d'un campement dans la ville limitrophe de Saint-Denis en fin d'année dernière (plus de 300 migrants évacués le 16 décembre) ni l'installation chaque nuit, aux alentours du campement, de dizaines de migrants attendant d'être pris en charge.
Aussi la capacité du centre doit-elle être augmentée de 200 places "d'ici les prochaines semaines", a précisé M. Morel. Le rythme des rendez-vous examinant le droit au séjour, préalables à l'orientation, doit aussi être augmenté, pour accélérer la rotation des places.
AFP/VNA/CVN