MH370 : des recherches vaines mais riches d'enseignements

La traque du vol disparu de la Malaysian Airlines n'a toujours rien donné mais les recherches d'une ampleur inégalée dans l'un des endroits les plus reculés du monde ont fourni de précieuses leçons pour les futures missions de sauvetage.

>>MH370 : le dispositif de recherche pourrait être réduit

L'artiste indien Sudarsan Pattnaik a sculpté dans le sable sur une plage de Puri (Inde) les avions d'Air Asia QZ8501 (écrasé en mer de Java le 28 décembre 2014) et de la Malaysia Airlines MH370 toujours introuvable, le 29 décembre 2014.

Le vol MH370 qui reliait Kuala Lumpur à Pékin s'est volatilisé le 8 mars 2014, avec 239 personnes à bord. Un an après, les familles des disparus sont toujours en quête d'explication sur ce drame.
Quatre navires continuent à parcourir une immense zone sous-marine dans l'océan Indien, distante au plus près de 1.600 kilomètres des côtes, et jusqu'alors uniquement cartographiée par satellite. L'Australie coordonne les recherches auxquelles participent plusieurs pays.
"La taille de la zone que nous couvrons est sans précédent", a déclaré, Martin Dolan, chef du Bureau australien de la sécurité des transports qui dirige les opérations.
"Tout au plus, quand les Français recherchaient le vol Rio-Paris d'Air France dans l'Atlantique, ils couvraient une zone équivalente à un quart de celle-ci".

Carte de la Malaisie et du sud de l'Australie avec les évènenements concernant la disparition du vol MH370.
Photo : AFP/VNA/CVN

Le vol AF447 d'Air France avait disparu en juin 2009 avec 228 personnes à bord et n'avait été retrouvé qu'en avril 2011.
Les recherches pour retrouver le Boeing de la Malaysian Airlines sont financées conjointement par l'Australie et la Malaisie, pour un budget de 120 millions de dollars australiens (84 millions euros) et se concentrent sur une "zone prioritaire" de 60.000 km2. Elles doivent s'achever en mai.
Après des mois d'efforts, les sauveteurs n'ont guère repéré que quelques conteneurs maritimes même si les fonds ont pu être cartographiés pour la première fois.
Conditions dangereuses
La zone d'exploration est si isolée que les navires ont besoin de six jours de mer pour s'y rendre, à partir du port de Fremantle, dans l'ouest de l'Australie où ils se ravitaillent.
Sur place, dans des conditions comparables à celles des "quarantièmes rugissants", des câbles de 10 kilomètres de long, équipés de sonars sophistiqués, sont déroulés pour explorer ces profondeurs obscures et inconnues. L'avion pourrait se trouver à 4.000 mètres de fond.
"La lumière du soleil ne peut pénétrer qu'à 300 ou 400 mètres dans la mer et nous parlons de 4.000 mètres de profondeur... c'est-à-dire qu'on travaille littéralement dans le noir", explique Martin Dolan. En cas de besoin, les équipes ont toutefois la capacité de prendre des images vidéo et des photographies, ajoute-t-il.
Cette mission d'une envergure inédite a mis en évidence la faiblesse des connaissances sur les océans.
"Nous en savons plus sur la Lune que sur le fond de nos océans. Les cartes de la Lune sont 25 fois plus précises que celles des océans", souligne Erik van Sebille, océanographe à l'Imperial College de Londres et professeur adjoint à l'université de Nouvelle-Galles du Sud.
Selon lui, les données récupérées pourraient éventuellement fournir des indications sur la vie sous-marine et ses habitats ou sur de potentielles ressources minières.
L'exploration d'une superficie aussi vaste et isolée a contraint ses responsables à innover pour garantir la fiabilité des données. La qualité des informations a été améliorée, souligne Martin Dolan.
Les "leçons à tirer" sont "que la planification et la coordination de telles opérations sont complexes et nécessitent beaucoup d'efforts". "Nous nous sommes largement appuyés sur l'expérience de nos collègues français lors des recherches du vol AF447. Nous pourrons transmettre la nôtre à ceux qui pourraient en avoir besoin", ajoute le responsable.
La mission a également contribué à prouver l'efficacité de la prochaine génération d'outils d'exploration comme le sonar à ouverture synthétique.
Bien que les recherches soient restées vaines jusqu'à présent, Martin Dolan reste confiant.
"En raison de la nature des données satellitaires, il n'y a aucune certitude absolue que nous cherchons au bon endroit, c'est juste très probable", prévient-il toutefois.

AFP/VNA/CVN

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