Meurtre de Khashoggi: après les aveux, beaucoup de questions en suspens

Après les aveux de l'Arabie saoudite dans l'affaire de la disparition du journaliste Jamal Khashoggi, tué à l'intérieur du consulat du royaume à Istanbul, beaucoup de questions restaient en suspens dimanche 21 octobre, auxquelles Ryad était exhorté à répondre.

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Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi

C'est 17 jours après cette disparition que les responsables saoudiens ont admis ce que tout le monde redoutait: ce journaliste critique du régime de son pays, qui n'avait plus donné signe de vie depuis le 2 octobre, a été victime d'un homicide.

La confirmation de sa mort est venue, via l'agence de presse officielle saoudienne SPA, du parquet, qui a évoqué une "rixe" dans ce consulat.

"Les discussions qui ont eu lieu entre lui et les personnes qui l'ont reçu au consulat ont débouché sur une bagarre et sur une rixe à coups de poing (...), ce qui a conduit à sa mort", a indiqué dans un communiqué le procureur général Saoud al-Mojeb. Il n'a pas précisé où se trouvait le corps.

Mais ces explications sont loin de satisfaire tous les pays qui se disaient préoccupés du devenir de M. Khashoggi.

Beaucoup réclament une enquête pour établir la vérité sur cette mort, sachant que Ryad avait, début octobre, indiqué que le journaliste dissident était ressorti du consulat.

Trump veut "la réponse"

Donald Trump avait dans un premier temps jugé crédibles les explications de Ryad. Mais samedi après-midi 20 octobre, il a estimé qu'elles étaient trop courtes. "C'était un gros premier pas. C'était un bon premier pas. Mais je veux obtenir la réponse", a affirmé le président des États-Unis.

À un journaliste qui lui demandait s'il était satisfait du limogeage de deux des principaux collaborateurs du prince héritier Mohammed ben Salmane, et des 18 arrestations annoncées, le président américain a encore répondu: "Non, je ne serai pas satisfait tant que nous n'aurons pas la réponse".

"Cela étant dit, nous avons 450 milliards de dollars (de contrats, ndlr), dont 110 milliards de commandes militaires, du matériel et d'autres choses commandées par l'Arabie saoudite. Je crois que cela représente plus d'un million d'emplois alors ce n'est pas constructif pour nous d'annuler une commande comme celle-là", a ajouté M. Trump, reprenant son idée déjà martelée les jours précédents de ne surtout pas nuire à la relation commerciale entre les deux alliés.

D'autres pays ont haussé le ton. Le Canada a ainsi jugé samedi soir 20 octobre "ni crédibles ni cohérentes" les explications de Ryad. "Nous réitérons notre appel à une enquête approfondie, menée en pleine collaboration avec les autorités turques", a insisté la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland.

Plus tôt, Bruxelles avait également dit son impatience. "L'Union européenne, comme ses partenaires, insiste sur la nécessité d'une enquête approfondie, crédible et transparente, qui fasse la lumière sur les circonstances de la mort et contraigne les responsables à en endosser toute la responsabilité", avait avancé la cheffe de la diplomatie de l'UE, Federica Mogherini, dans un communiqué.

AFP/VNA/CVN

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