Italie : Matteo Renzi en sursis de quelques jours

Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi a gagné lundi 5 décembre quelques jours de sursis avant sa démission attendue, afin de ne pas laisser l'Italie sans budget, au lendemain de l'échec de son référendum constitutionnel.

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Le chef du gouvernement italien Matteo Renzi.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après un conseil des ministres qui a duré à peine dix minutes, Matteo Renzi, 41 ans, avait remis lundi soir 5 décembre son sort entre les mains du président Sergio Mattarella, chef d'État discret qu'il a rencontré une demi-heure au Quirinale, siège de la présidence italienne.

M. Mattarella, 75 ans, a pris acte de la volonté du jeune président du Conseil de démissionner, mais lui a aussitôt demandé de reporter sa décision jusqu'au vote définitif de la loi de finances 2017, selon un communiqué de la présidence.

Ce vote devant le Sénat, après un premier vote déjà acquis à la Chambre des députés, pourrait avoir lieu avant la fin de la semaine, selon les médias italiens.

"Mon expérience de chef de gouvernement s'arrête là", avait sobrement résumé dans la nuit M. Renzi (centre gauche), avant même que les 59,11% de non à "sa" réforme constitutionnelle soient officiels. "J'ai perdu, j'en prends toute la responsabilité".

Une fois ce budget définitivement adopté, M. Mattarella devrait nommer un gouvernement "technique", chargé principalement de réformer la loi électorale. Au grand dam des populistes du Mouvement 5 étoiles (M5S) et de la Ligue du Nord qui ont réclamé une dissolution immédiate du Parlement.

"Les Italiens doivent être appelés à voter le plus rapidement possible", a martelé Beppe Grillo, chef du M5S, sur son blog. "Première force politique du pays, nous sommes prêts à faire toutes les démarches nécessaires pour arriver à des élections", a-t-il ajouté. "À partir de la semaine prochaine, nous commencerons à voter sur internet notre programme de gouvernement et ensuite sur notre équipe", a-t-il poursuivi.

Même discours du côté de la Ligue du Nord, mouvement anti-euro et anti-immigration, dont le leader Matteo Salvini a lui aussi réclamé des élections au plus vite.

Selon les derniers sondages, le M5S pourrait remporter la majorité à la Chambre des députés, porté par le même malaise qui a poussé au vote du Brexit au Royaume-Uni, à l'élection de Donald Trump aux États-Unis ou encore aux 47% obtenus dimanche 4 décembre par l'extrême droite en Autriche.

Mais la loi électorale actuelle, adoptée en mai 2015, ne prévoit de prime majoritaire que pour la chambre basse. L'échec de la réforme constitutionnelle maintient tous ses pouvoirs à un Sénat qui reste élu à la proportionnelle, ce qui risque de rendre le pays ingouvernable.

AFP/VNA/CVN

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