>>Angela Merkel en tournée dans le Golfe
>>Allemagne : Merkel requinquée par une victoire lors d'un scrutin test
Angela Merkel lors d'un meeting à Bonn pour les élections régionales dans le Nord de l'Allemagne, le 5 mai. |
Les démocrates-chrétiens de la CDU ont remporté entre 33 et 33,8% des voix dans le petit État du Schleswig-Holstein, contre 26,3 à 26,7% pour le parti social-démocrate (SPD), qui gouvernait jusqu’ici cette région frontalière du Danemark et recule beaucoup par rapport à il y a cinq ans, selon des estimations des chaînes ARD et ZDF publiées dans la soirée.
Il s’agit d’un cuisant revers pour le nouveau président du SPD, Martin Schulz, et ses espoirs de faire vaciller Angela Merkel: au pouvoir depuis 2005, elle briguera à l’automne un quatrième mandat.
Avec ce succès, c’est en effet la première fois depuis l’arrivée au pouvoir de la chancelière que son parti est en mesure de récupérer la direction d’un des nombreux États régionaux allemands perdus dans l'intervalle. Le signal est fort.
Revers pour Martin Schulz
Le nouveau président du SPD, Martin Schulz, à Aix-la-Chapelle, le 1er mai en Allemagne. |
Pour l’ancien président du Parlement européen, il s’agit de la deuxième défaite consécutive dans une élection régionale cette année. Le SPD avait déjà été sévèrement battu en Sarre en mars.
"Il s'agit d'une triste soirée électorale pour le SPD", a reconnu l'intéressé à Berlin, en se disant "déçu". Un des dirigeants de la CDU, Peter Tauber, a ironisé de son côté en souhaitant "bien du courage" aux sociaux-démocrates pour les législatives.
Et Martin Schulz va devoir à présent affronter en position de faiblesse un test encore plus important pour lui : dans une semaine c’est en Rhénanie du Nord-Westphalie (Ouest), l'État le plus peuplé du pays, que le SPD affronte un scrutin régional, le dernier avec l’élection législative du 24 septembre.
Les derniers sondages y donnent le SPD au coude-à-coude avec la CDU.
Au final dans le Schleswig-Holstein, qui compte 2,3 millions d’habitants, le SPD a reculé de 4 points par rapport au précédent scrutin de 2012.
Il n’a pratiquement aucune chance de rester à la tête du gouvernement régional, même si arithmétiquement il pourrait en théorie former une coalition suffisante en sièges au parlement local avec les écologistes, qui ont atteint autour de 13%, et les libéraux du FDP (centre-droit) qui progressent de plus de trois points à environ 11%.
Le retour de Merkel
Mais les Libéraux ont clairement affiché leur préférence pour une alliance avec la CDU, et les conservateurs négocieront en position de force.
Alors qu'Angela Merkel paraissait en grande difficulté sur le plan politique dans son pays après sa décision impopulaire d'ouvrir les portes de l'Allemagne à plus d'un million de migrants en 2015, la situation s'est peu à peu retournée ces derniers mois.
La question de l'immigration n'est plus au premier plan des préoccupations de l'opinion, et la bonne santé de l'économie allemande, avec un taux de chômage à un niveau historiquement bas, reprend le dessus.
Surtout, Angela Merkel continue par son image rassurante, modérée, et son expérience du pouvoir à gagner des suffrages dans de larges pans d'une population inquiète de la montée de l'incertitude internationale et des populismes.
AFP/VNA/CVN