Grande-Bretagne : large victoire des conservateurs aux élections locales

Les conservateurs ont remporté vendredi 5 mai une large victoire aux élections locales britanniques, de bon augure pour la Première ministre Theresa May en vue des législatives du 8 juin dont elle espère sortir renforcée pour négocier le Brexit.

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Dépouillement des bulletins de vote à l'issue du scrutin des élections locales, le 5 mai à Birmingham, au Royaume-Uni.

Les Tories remportent 28 des 88 conseils qui étaient à renouveler à travers le pays, obtenant 1.900 sièges, soit un gain de 558 par rapport aux précédentes élections, selon des résultats publiés par l'agence PA en fin d'après-midi.

"C'est encourageant", avait déclaré un peu plus tôt Theresa May, mais alors que la victoire se dessinait déjà nettement, en ajoutant qu'elle ne prenait "rien pour acquis" à quelques semaines des législatives anticipées.

Le Labour, principal parti d'opposition, essuie en revanche un revers de taille, avec une perte de 320 sièges et seulement neuf conseils remportés, un score qui risque de mettre encore plus sous pression son leader Jeremy Corbyn déjà décrié.

Ce dernier a reconnu que son parti avait perdu "trop" de conseillers, et appelé ses troupes à la mobilisation alors que les sondages pour les législatives placent les travaillistes 20 points derrière les conservateurs.

Le Labour pourra se consoler avec l'élection de Steve Rotheram à la mairie de Liverpool et d'Andy Burnham à celle de Manchester, deux fonctions nouvellement créées.

L'Ukip chute

Les Tories profitent aussi de l’effondrement du parti europhobe Ukip (-114 sièges), "victime de son propre succès", selon son leader Paul Nuttall.

Les conservateurs ont remporté vendredi 5 mai une large victoire aux élections locales britanniques.

"Si le prix à payer de voir le Royaume-Uni quitter l'UE est une avance des conservateurs qui se sont saisis de cette cause patriotique, alors c'est un prix que l'Ukip est prêt à payer", a-t-il réagi.

Les résultats sont aussi difficiles pour les Libéraux-démocrates, qui cherchent à renaître politiquement et s'affirmer en alternative crédible au Labour en incarnant la résistance à un Brexit "dur". Mais la ligne tarde à convaincre : les "Lib-Dem" perdent 37 sièges.

Leur leader Tim Farron s'est néanmoins dit "déterminé" à empêcher le "couronnement auquel Theresa May s'attend" lors des législatives.

Pour le Pr Eric Kaufmann, de l'Université de Londres, ces résultats suggèrent que les Tories constituent vraisemblablement aux yeux des Britanniques la meilleure solution à une de leurs principales préoccupations : le Brexit.

"Les conservateurs ont réussi à attirer ceux qui ont voté pour quitter (l'UE) tout en réussissant à retenir les partisans du maintien", a-t-il expliqué.

Organisé jeudi 4 mai, ce scrutin local visait à renouveler près de 5.000 conseillers dans tout le pays, à l'exception notable de la capitale, et les maires de plusieurs métropoles.

En Écosse, le parti indépendantiste SNP de la Première ministre Nicola Sturgeon, qui veut faire progresser l'idée d'un nouveau référendum d'indépendance, arrive en tête en nombre de sièges, mais la forte progression des conservateurs sonne comme un avertissement avant le scrutin législatif.

Le Labour y a lui perdu le contrôle du conseil de Glasgow, son fief depuis plus de 40 ans.

Objectif : Brexit

La Première ministre britannique Theresa May fait une déclaration devant le 10 Downing Street, le 3 mai à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

La victoire des conservateurs est une bonne nouvelle pour Theresa May dans la perspective des législatives, où elle compte conforter sa majorité au parlement de Westminster et avoir ainsi les coudées franches pour négocier le Brexit avec les dirigeants européens.

Mais les relations se sont singulièrement tendues ces derniers jours avec Bruxelles, Mme May accusant "des responsables européens" d'avoir proféré des "menaces" sur les résultats du Brexit afin d'"influer sur le résultat des élections" législatives.

"La réalité, c'est qu'il y a aujourd'hui, malgré la volonté évidente des Britanniques (de quitter l'UE), des bureaucrates à Bruxelles qui remettent en question notre détermination à obtenir le meilleur accord", a déclaré vendredi 5 mai la Première ministre, dont le ton à l'égard des instances de l'UE se durcit à l'approche des législatives.

Côté européen, le président du Conseil Donald Tusk avait tenté de calmer le jeu jeudi 4 mai : "Ces négociations sont assez difficiles comme ça. Si nous commençons à nous disputer avant qu'elles ne débutent, elles deviendront impossibles".

Mais le ministre britannique David Davis, chargé du Brexit, a dans la foulée accusé la Commission européenne de vouloir "intimider les Britanniques", tandis que le ministre de la Défense Michael Fallon a appelé les dirigeants européens à cesser de faire "fuiter" le contenu de leurs discussions.

AFP/VNA/CVN

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