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Des touristes à Athens, en Grèce. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Sur l'île de Rhodes, dans le Sud-Est de la mer Égée, le thermomètre affiche encore plus d'une vingtaine de degrés tandis que la longue route qui longe la côte Ouest depuis l'aéroport égrène son chapelet de complexes hôteliers : le Sun Beach Resort, l'Electra Palace, le Blue Horizon. Tous fermés pour l'hiver.
Et plus au sud, sur la côte est, l'une des deux dernières tavernes ouvertes de Lindos, le Dolphins, s'apprête deux jours plus tard à baisser le rideau jusqu'en avril alors que des touristes allemands et néerlandais savourent encore un bain de mer.
De Mykonos à Corfou en passant par Santorin, la plupart des îles grecques ne vivent du tourisme que d'avril à fin octobre. Le reste de l'année, c'est volets fermés et devantures barbouillées au blanc d'Espagne.
Nouveaux débouchés
Mais en quête de nouveaux débouchés pour un secteur qui représente 25% du PIB, les autorités grecques misent désormais sur la venue de vacanciers durant la saison creuse.
"D'une destination seulement estivale (de type) +mer, soleil et sable+, la Grèce veut devenir une destination (de vacances) tout au long de l'année", assure ainsi le ministre grec du Tourisme, Vassilis Kikilias, dans un entretien.
"Durant les mois d'hiver, jusqu'ici les Européens du Nord vont plutôt dans le Sud-Ouest de l'Europe : en Espagne, à Majorque, Marbella ou Gran Canaria ou le Portugal", ajoute-t-il depuis son vaste bureau en plein centre d'Athènes qui donne sur le Parlement.
"Nous disons maintenant : regardez aussi du côté de l'est méditerranéen", ajoute M. Kikilias, qui s'est rendu dans plusieurs capitales européennes dont Paris et Berlin pour promouvoir le littoral et les îles grecques en hiver.
Après deux années affectées par la pandémie de COVID-19 et des restrictions sur les voyages, la saison 2022 devrait permettre à la Grèce de se rapprocher du record de 2019 quand elle avait accueilli 33 millions de touristes.
À la fin septembre, 23,7 millions de personnes avaient passé des vacances dans le pays avec une augmentation du nombre de Français, d'Allemands et de Britanniques par rapport à l'année record de 2019.
Et ce, malgré l'amoncellement de gros nuages noirs sur l'économie européenne avec les tensions en Ukraine, l'inflation et la flambée des prix de l'énergie.
Mais alors que de nombreux Européens s'inquiètent de l'envolée des factures de chauffage, Athènes veut transformer cette "crise en une opportunité", selon M. Kikilias, en incitant les retraités à venir passer l'hiver "au chaud" et réduire ainsi leur note de gaz ou d'électricité.
La Floride de l'Europe
Un coin de la célèbre île touristique de Poros, en Grèce. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
En septembre, le quotidien allemand à grand tirage Bild le résumait ainsi : "En Grèce aucun Allemand n'aura à se geler".
"Dans un bel environnement, vous pouvez vivre bien ici pendant un ou deux mois (...) en dépensant moins que si vous étiez restés chez vous", assure le ministre grec.
Athènes a mis 20 millions d'euros sur la table pour une campagne d'affichage ciblant tout particulièrement les retraités, avec un slogan jouant sur la possibilité de retrouver ses 20 ans ou retrouver une température de 20°C en hiver.
Néanmoins, même si pour le quotidien économique allemand Handelsblatt, la Grèce pourrait être "la Floride de l'Europe", les voyagistes qui proposent des séjours clé en main n'ont pas encore franchi le pas.
Le groupe TUI qui avait avancé le lancement de la saison touristique au printemps en raison de "la forte demande" ne fait "pas de voyages organisés en Grèce pendant les mois d'hiver de décembre à février", selon Evangelos Georgiou, l'un des responsables communication de TUI.
L'allemand Condor ne propose des vols vers Kalamata, dans le Péloponnèse, que jusqu'à la fin novembre. Les vols à destination Héraklion (Crète) et de Rhodes ne reprendront que début avril, selon une porte-parole, Johanna Tillmann.
AFP/VNA/CVN