Avatar 2 : le roi du box-office de retour sur Pandora

Avatar 2 débarque mercredi 7 décembre en salles avec une triple ambition : surpasser le premier opus, plus gros succès de l'histoire du box-office mondial, démentir la mort du cinéma en salles et faire naître une saga aussi mythique que Star Wars.

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De gauche à droite : les actrices Kate Winslet et Sigourney Weaver, le réalisateur James Cameron, les acteurs Zoe Saldana et Sam Worthington, le 4 décembre à Londres.
Photo : AFP/VNA/CVN

Treize ans après Avatar, qui a approché les trois milliards d'euros de recettes, Avatar : la voie de l'eau reprend le chemin de l'astre Pandora, à des années-lumière de la Terre, pour une fable de science-fiction à tonalité écolo.

Le premier avait marqué une étape décisive dans le réalisme des images numériques et, une fois de plus, les décors, la richesse des univers et la précision des images, dont le rendu numérique de l'eau, font la force de ce film. Brouillant encore la frontière entre les images "réelles" et celles créées par ordinateur.

Tourné comme le premier pour la 3D, le film s'étire sur 3h12. Contrairement aux prédictions de James Cameron, Avatar n'a pas permis d'imposer largement au cinéma l'image en relief, qui nécessite le port de lunettes ad hoc. Mais le réalisateur s'accroche à cette technologie.

Le cinéaste, habitué à donner des sueurs froides à ses producteurs avec ses projets démesurés, peut tout se permettre : de nombreuses scènes de "capture de mouvement", la phase où les acteurs sont filmés sur fond neutre, ont été tournées en apnée. Une piscine géante a été construite pour l'occasion.

"Les humains sont les méchants"

Côté intrigue, les survivants du premier épisode, le héros Jake Sully (Sam Worthington), désormais devenu pleinement Na'vi, l'espèce bleue autochtone, et sa compagne Neytiri (Zoe Saldana), ont fondé une famille nombreuse, vivant en harmonie avec la forêt.

Sigourney Weaver, dont le personnage de scientifique n'avait pas survécu au premier épisode, est de retour... dans la peau d'un adolescent.

Les humains, qui ont saccagé la Terre et sont à la recherche d'une planète de rechange, débarquent à bord d'un vaisseau bardé de robots de guerre, pour s'emparer manu militari de ce petit paradis.

Face à eux, la nature va prendre sa revanche. "Les humains sont les méchants. Ils représentent notre mauvais côté", a expliqué James Cameron à l'AFP, inspiré par la question des réfugiés climatiques.

"Nous avons de l'empathie pour les Na'vis, qui représentent notre bon côté. Ils sont nous, bien qu'ils ne nous ressemblent pas, avec leur couleur bleue, leurs oreilles (pointues), leurs queues".

Se sachant traqué, Jake se réfugie avec ses proches auprès d'une autre tribu, adaptée à la vie marine, et dirigée par Ronal (Kate Winslet, qui fait son retour chez Cameron après Titanic). Sauront-ils surmonter leurs différences pour bouter l'ennemi humain hors de leur univers?

Mythologie

Fasciné par les machines et les robots (les deux Terminator), la science-fiction (Aliens, le retour) et le milieu aquatique (Abyss, Titanic), James Cameron semble mêler ici toutes ses obsessions.

Ce nouvel Avatar ne s'encombre plus du dialecte Na'vi, largement évacué au profit de l'anglais, ni des branchements pour intégrer le corps des Na'vi : exit les "avatars", seuls coexistent désormais les humains, les Na'vis et leurs hybrides.

À l'intrigue du premier volet, le film ajoute une dimension mythologique, avec des liens complexes entre pères et fils, laissant deviner l'ambition de créer une saga aussi lucrative que Star Wars de Georges Lucas, modèle ultime du cinéma de science-fiction.

Cameron et Disney ont déjà tourné les images du troisième volet et prévoient un Avatar tous les deux ans au moins jusqu'au cinquième, en 2028.

Il faut dire que James Cameron n'a jamais encore connu l'accident industriel : Titanic (2,2 milliards d'USD de recettes) fut longtemps le film le plus rentable de l'histoire du cinéma, avant Avatar.

"La sortie du film est un gros test pour l'industrie mondiale du cinéma", analyse pour l'AFP Eric Marti, directeur général de Comscore France. "Pendant deux ans, il n'y en a eu que pour les plateformes. Pour les cinémas, cette sortie, c'est +L'empire contre-attaque+: la réaffirmation de la primauté de la salle" sur tous les autres canaux de diffusion, ajoute ce spécialiste.

La voie de l'eau surpassera-t-il le premier? Le succès d'une suite n'est jamais garanti, treize ans après. Mais le triomphe récent de Top Gun : Maverick, 30 ans après, nourrit l'espoir.

AFP/VNA/CVN

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