>>L’agriculture reste le socle de l’économie de Trà Vinh
>>Conférence sur la sécurité environnementale
Le centrale hydro-électrique de Lai Châu (Nord). |
Depuis plus d'une décennie, les scientifiques et organisations internationales ont tiré la sonnette d’alarme sur le manque d’eau dans le monde. Selon les prévisions, en 2030 le monde devrait faire face à un déficit hydrique global de 40%, si la situation évolue à un rythme inchangé. Le Vietnam se classe dans la liste des pays disposant d’une ressource en eau de niveau moyen, selon la Banque mondiale, avec un volume qui diminue de plus en plus.
Grande différence entre le besoin et la capacité de stockage en eau
Selon certaines données, il y a environ 7.500 réservoirs et barrages au Vietnam offrant une capacité maximale de stockage de 20 milliards de mètres cubes d’eau, alors que les besoins du pays d’ici 2020 atteindront 125 milliards de mètres cubes. Une différence qui pose d’importants défis.
Au Vietnam, 63% des cours d’eau permanents prennent leur source dans des pays voisins ; dans le delta du Mékong, ce taux est même de 90% (selon le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, 2012). Par conséquent, il est difficile pour le Vietnam de gérer cette ressource comme il le souhaiterait. La construction par les pays voisins de barrages sur les cours en amont des fleuves Mékong, Rouge, Ma et Ca fait diminuer les débits en aval, avec de graves conséquences sur les populations rurales.
L’agriculture est responsable à elle seule de 70% à 80% des prélèvements d’eau du pays. Mais jusqu’à maintenant, aucune enquête officielle sur les besoins précis de ce secteur n’a été réalisée. Certaines politiques de développement provoquent une exploitation incontrôlée de la ressource en eau. Par exemple, à Cà Mau, où la crevetticulture intensive à grande échelle entraîne une baisse dramatique des nappes phréatiques.
Partage des ressources en eau
Parfois, les conflits se passent entre des localités voisines, à l’image du différend sur l’exploitation du fleuve Vu Gia-Thu Bôn entre les deux provinces : Dà Nang et Quang Nam. Le bassin de ce fleuve joue un rôle important pour leur développement économique. En dehors des ressources en eau, il offre des ressources aquatiques, minières, forestières, génère des activités touristiques, hydro-électriques... En décembre 2016, ces deux provinces ont signé un accord de gestion du bassin du fleuve.
Le fleuve Thu Bôn dans la province Quang Nam (Centre). |
Photo : Trân Lê Lâm/VNA/CVN |
Phénomènes climatiques
Le Vietnam est considéré comme l’un des cinq pays les plus touchés par le changement climatique et la montée du niveau des océans. Ces dernières années, la sécheresse et la salinisation ont atteint des niveaux alarmants dans le delta du Mékong, avec de graves conséquences économiques.
Urbanisation galopante
La construction de zones industrielles, de zones économiques, de zones urbaines, de centres commerciaux… font disparaître un grand nombre d’étangs, de zones humides, alors que la demande en eau augmente de plus en plus.
Quant à la qualité de l’eau, elle est gravement menacée par la pollution due à l’agriculture. Les engrais et autres produits agrochimiques sont en effet appliqués de façon non contrôlée. L’agriculture génère de nombreux types de polluants: matières organiques, agents pathogènes, métaux lourds, pesticides…. Le déboisement et l'exploitation minière entraînent aussi une dégradation de la qualité de l'eau.
En résumé, dans le monde en général, et au Vietnam en particulier où la demande en eau douce augmente de façon exponentielle et où les ressources subissent de plus en plus de contraintes du fait de la surexploitation, de la pollution et du dérèglement climatique, il est tout simplement impensable de ne pas intégrer la gestion de cette ressource cruciale dans les plans de développement socio-économique.
Dans les décennies à venir, les défis seront énormes pour assurer les ressources en eau indispensables aux besoins croissants de la population et à la préservation de la prospérité économique.