Mékong 1.000, moteur du développement de la main-d’œuvre

Le projet de formation à l’étranger de 1.000 scientifiques et techniciens en faveur de 13 provinces et villes du delta du Mékong est en place depuis dix ans. Les premiers résultats se font aujourd’hui sentir, contribuant au développement socio-économique de la région.

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Dans le Centre du logiciel de l’Université de Cân Tho.
Photo : Thanh Vu/VNA/CVN

En août 2005, une conférence sur le développement de l’éducation et de la formation du delta du Mékong, organisée dans la ville de Cân Tho, a montré que les investissements dans l’éducation des provinces et ville du delta du Mékong étaient proportionnellement inférieurs à ceux du pays. Les participants ont tiré la sonnette d’alarme : l’argent injecté était insuffisant au regard des besoins et objectifs d’industrialisation et de modernisation de la région.

Face à cette situation, l’Université de Cân Tho a proposé le programme de formation à l’étranger de 1.000 scientifiques et techniciens : le programme Mékong 1.000, approuvé par le ministère de l’Éducation et de la Formation. Sa mission, former à l’étranger un contingent de cadres scientifiques et techniques au niveau postuniversitaire afin d’accélérer le processus d’industrialisation et de modernisation du delta du Mékong, les échanges et l’intégration internationale, notamment dans le domaine scientifique et technologique. Il s’agit aussi, en filigrane, de valoriser les atouts de chaque province et de renforcer la coopération régionale pour appliquer les dernières avancées scientifiques. Le delta du Mékong pourra ainsi devenir, à terme, un pôle économique et scientifique du pays.

Former 190 docteurs et 825 agrégés

Dans le cadre de ce programme, les 13 provinces et villes qui forment le delta du Mékong ont élaboré leur propre plan et créé leur comité de direction. Leurs membres sont les responsables du Comité populaire et des services concernés. Crédité d’un budget de 49,3 millions de dollars financé par les localités, le projet Mékong 1.000 a pour mission de former 190 docteurs et825 agrégés.

«En dépit des difficultés résultant de la crise économique mondiale, le Comité populaire de la ville de Cân Tho a la farouche volonté de mener à bien ce programme. À ce sujet, les activités de communication font l’objet d’une attention particulière de la part des organismes et secteurs concernés, lesquels ont reçu le soutien appuyé des cadres, fonctionnaires et étudiants de la ville», se félicite Pham Viêt Trung, directeur du Service des affaires intérieures de Cân Tho.

Un premier bilan plutôt positif

Selon le rapport du Bureau du programme Mékong 1.000, au dernier bilan daté d’avril 2015, les provinces et villes ont envoyé 552 personnes dans 160 instituts, universités de 23 pays, pour des dépenses se montant à 19 millions de dollars. Certaines localités, grâce à des préparatifs sérieux, sont à citer en exemple. Comme la province de Soc Trang, qui a envoyé 45 de ses 50 candidats sur la liste (soit 90% de son plan), la ville de Cân Tho (121 candidats sur 150, soit 80,6%), la province de Cà Mau (93 sur 120, 77,5%), la province de Bac Liêu (35 sur 50, 70%), etc.

Réunion des bénéficiaires du programme Mékong 1.000 de la province de Cà Mau.

Les localités privilégient certains secteurs en fonction de leurs besoins et orientations : économie, finance, gestion des projets, biotechnologies, agroalimentaire, agriculture, produits aquatiques, droit, éducation, technologies de l’information et des télécommunications, construction, etc.

«Être formée à l’étranger est un grand honneur pour moi, mais aussi pour ma famille. Soc Trang est une province pauvre, qui a encore besoin de l’assistance de l’État. Cela ne l’a pourtant pas empêchée de réserver une part importante de son budget pour envoyer des cadres comme moi suivre un cursus de formation à l’étranger. Cela me motive encore plus à servir mon pays», partage Nguyên Thi Ai Doan, cadre du Service des affaires intérieures de Soc Trang et bénéficiaire du programme Mékong 1.000.

Même son de cloche du côté de Trân Quôc Den, agrégé et cadre du Service des sciences et des technologies de la province de Hâu Giang : «Depuis mon retour au Vietnam, je travaille dans le domaine micro-organique, que j’ai longuement étudié en Allemagne. Je suis très heureux de mon statut professionnel actuel».

Un projet loin d’être terminé

«Le programme Mékong 1.000 apporte une vraie plus-value pour la ville de Cân Tho. Les bénéficiaires disposent d’un haut niveau de compétences, ce qui profite aux activités de coopération internationale de la ville», note Pham Viêt Trung, directeur du Service des affaires intérieures de Cân Tho.

Trân Van Hon informe que le Comité populaire de la province de Vinh Long - dont il est un des responsables - envisage d’envoyer 40 cadres supplémentaires en formation à l’étranger dans le cadre de ce vaste projet. Les candidats devront cependant parfaitement maîtriser la langue du pays d’accueil.

En dehors des localités qui ont achevé leur plan de formation comme Cân Tho, Soc Trang, etc., les autres localités poursuivront le projet Mékong 1.000 jusqu’à ce que les objectifs soient atteints. Le Pr.-Dr. Hà Thanh Toàn, directeur de l’Université de Cân Tho, informe qu’à l’avenir, usant de son rôle d’intermédiaire privilégié entre les localités de la région et les universités étrangères, «l’Université de Cân Tho continuera d’aider les localités à former des ressources humaines hautement qualifiées, notamment dans le cadre du programme Mékong 1.000».


Huong Linh/CVN

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