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La croissance repart, mais ne profite pas aux salariés, regrette le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez. |
La croissance repart. Les créations d'emplois dans le secteur privé ont connu un pic, avec 268.800 emplois crées en 2017. Quant au taux de chômage, il a atteint fin 2017 son plus bas depuis 2009, à 8,9%, faisant dire à la ministre du Travail que la décrue du chômage de masse était "amorcée".
Dans le même temps, la "progression des salaires reste contenue", relève Bruno Ducoudré, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Traditionnellement, les économistes considèrent que la baisse du chômage entraîne une hausse des salaires.
Dans sa dernière note de conjoncture, publiée mardi, l'Insee considère que le taux de chômage "reste élevé" en France et qu'il "ne soutient pas encore fortement les hausses de salaires".
"Il peut y avoir un délai entre le moment où l'on commence à avoir suffisamment de créations d'emplois et des tensions sur les recrutements et le moment où cela commence à se voir dans les statistiques", fait valoir M. Ducoudré.
En 2017, selon le cabinet Deloitte, les augmentations ont été de 2,5% pour les cadres et 2,1% pour les non cadres. Pour 2018, les cabinets LHH-Altedia et Deloitte pronostiquent des hausses de salaires entre 1,8% et 2%.
L'économiste Patrick Artus (banque Natixis) voit dans cette hausse "contenue", si elle se confirmait, "une amélioration considérable du fonctionnement du marché du travail". "Car au lieu d'avoir davantage de salaires qui mangeront le surplus de la reprise, il y aura davantage de CDI", a-t-il affirmé récemment au cours d'une rencontre au ministère du Travail.
Les négociations annuelles obligatoires, les fameuses "NAO", ont commencé et les salariés mettent leurs directions sous pression. Air France a ainsi connu vendredi 23 mars une deuxième journée de grève pour obtenir une augmentation générale de 6%.
AFP/VNA/CVN