Les horlogers suisses veulent croire à la reprise

Les fabricants de montres suisses réunis cette semaine à Baselworld, le salon annuel de l'horlogerie de Bâle, veulent croire à la reprise, espérant qu'un nouveau cycle de croissance s'est enclenché après deux années difficiles.

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Le fabricant de montre suisse Citizen à Baselworld, le salon annuel de l'horlogerie de Bâle, le 21 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Après avoir chuté de 3,3% en 2015 et de 9,9% en 2016, les exportations horlogères suisses ont rebondi de 2,7% l'an passé et débuté 2018 sur une hausse de 12,8% pour janvier et février.

"L'ambiance est bien meilleure", a noté Jean-Daniel Pasche, le président de la fédération horlogère suisse, lors d'un entretien durant le salon qui se tient cette année du 22 au 27 mars. "On sait bien que ça n'est pas encore positif pour tout le monde", a-t-il reconnu, la situation restant difficile pour les sous-traitants et les petites marques, "mais, dans l'ensemble l'horlogerie va mieux", s'est-il félicité.

S'il s'est dit "confiant pour 2018", il espère cependant que "les grandes puissances resteront raisonnables" face à la montée du protectionnisme.

L'ouverture des échanges commerciaux est indispensable pour une économie comme la Suisse, fortement tournée vers l'extérieur. L'horlogerie, son troisième secteur d'exportations après la pharmacie et chimie et le secteur des machines, vend 95% de sa production à l'étranger. "Il ne peut pas y avoir de gagnants dans une telle escalade. On vit dans un monde interdépendant", a-t-il insisté.

Les grandes références de l'horlogerie suisse, telle que Rolex, Patek Philippe, Omega, Longines ou Tag Heuer, viennent à Baselworld présenter leurs nouvelles collections aux détaillants qui y passent le plus gros de leurs commandes annuelles.

Cette année, de nombreuses marques et sociétés horlogères ont toutefois décidé de bouder le salon, qui ne compte que 650 marques, contre 1.300 exposants l'an passé.

Mode plus offensif

Des petites marques, qui surveillent encore étroitement leur coûts après une cure d'austérité dans le secteur, ont préféré louer des salons dans les hôtels à proximité, pour rencontrer les détaillants à moindre frais.

"Nous avons été contactés par des détaillants avec qui nous ne travaillons pas jusqu'à maintenant, ce qui n'aurait pas été le cas l'an passé", a indiqué Marco Tedeschi, le nouveau patron de la marque de luxe RJ.

"Je pense qu'on est vraiment entré dans un nouveau cycle. On voit une très nette amélioration", a-t-il affirmé, expliquant que la série limitée présentée il y a tout juste deux mois au salon concurrent de Genève avait déjà été entièrement écoulée.

Le stand d'Omega à Baselworld, le salon annuel de l'horlogerie de Bâle, le 21 mars.
Photo : AFP/VNA/CVN

Portée par ce regain de confiance, RJ fait partie des petites marques qui sont repassées en mode plus offensif. Elle compte racheter un petit atelier horloger pour accroître sa production, visant 1.500 pièces cette année contre environ 1.000 pièces en 2017, et va également lancer une nouvelle ligne de produits qui doit lui permettre de s'implanter sur de nouveaux marchés.

"Notre priorité cette année va d'abord être de nous renforcer en Suisse et en Europe. Mais après, on devrait pouvoir aller un peu plus loin, aux États-Unis ou en Asie", a-t-il espéré.

Les marchés asiatiques, en particulier le marché chinois, ont fait un retour un force après un trou d'air. En 2017, les exportations de montres suisses vers la Chine ont bondi de 18,8%.

Signe des temps, les horlogers qui ont longtemps hésité à vendre des montres en ligne ont multiplié les annonces de projets sur Internet et les réseaux sociaux. Patek Philippe, une des plus grandes référence de l'horlogerie suisse, a ainsi annoncé le lancement de son premier compte instagram.

AFP/VNA/CVN

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