>>Donald Trump recevra mercredi 5 avril le roi de Jordanie
>>États-Unis : le Congrès s'attaque au financement du planning familial
>>Trump prévoit une rencontre "très difficile" avec le président chinois
Le président américain, Donald Trump, le 29 mars 2017 à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le président des États-Unis doit signer deux décrets visant à désigner les causes et les responsables du déficit américain. Il poursuit ainsi son objectif affiché de vouloir protéger les travailleurs américains contre les méfaits de la mondialisation libérale, une entreprise qui nécessiterait de réviser de fond en comble les règles du commerce mondial, bâties sur un axiome libre-échangiste.
Selon le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, l'objectif est d'aboutir, d'ici 90 jours, à une liste "pays par pays, produit par produit" qui devra identifier les cas de "triche", mais aussi d'accords de libre-échange qui n'ont pas tenu leurs promesses ou encore des règlements non respectés.
Le secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, va lister "pays par pays, produit par produit" les cas de "triche", le 10 mars 2017 à Washington. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Ce travail de recensement "servira de socle pour la prise de décision de l'administration", a-t-il déclaré. Car cette administration a pris depuis le début un virage radical en matière commerciale, envisageant de recourir au protectionnisme et de dénoncer plusieurs accords de libre-échange, aussi bien régionaux comme l'Alena que mondiaux, comme ceux de l'OMC, ce qui a plongé dans l'embarras ses partenaires.
Les pays ciblés sont la Chine, l'Allemagne, le Japon, le Mexique, l'Irlande, le Vietnam, l'Italie, la République de Corée, la Malaisie, l'Inde, la Thaïlande, la France, la Suisse, Taïwan (Chine), l'Indonésie et le Mexique.
Selon le secrétaire au Commerce, être désigné ne signifie pas nécessairement que des mesures de représailles seront prises.
"Dans certains cas, cela sera simplement qu'ils sont meilleurs que nous pour produire tel ou tel produit ou qu'ils peuvent le produire moins cher", a-t-il expliqué.
Cette mesure s'inscrit dans la continuité de la réunion des ministres des Finances du G20 mi-mars à Baden-Baden (Allemagne), quand les États-Unis avaient imposé un virage historique à ce groupe des pays les plus puissants du monde en bloquant toute condamnation du protectionnisme dans le communiqué final.
À Baden-Baden également, le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, avait déclaré que les États-Unis n'excluaient pas de vouloir réformer l'Organisation mondiale du commerce (OMC), la structure multilatérale chargée de libéraliser les échanges commerciaux.
L'annonce de la confection de cet outil de travail américain intervient à quelques jours de la première rencontre très attendue entre M. Trump et son homologue chinois Xi Jinping, en Floride.
L'acier européen visé
Xi Jinping (gauche) et Donald Trump. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
D'un tweet jeudi soir 30 mars, M. Trump a prévenu que la rencontre serait "très difficile". "Nous ne pouvons plus avoir d'énormes déficits commerciaux (...) et des pertes d'emplois", a-t-il mis en garde.
"Les deux présidents auront un échange de vues approfondi sur les relations bilatérales dans la nouvelle ère et sur les questions d'intérêt commun", a commenté le gouvernement de Pékin après la sortie de M. Trump sur Twitter.
Illustrant cette ligne américaine dure sur le Commerce, M. Ross a affirmé que des groupes sidérurgistes d'Autriche, de Belgique, de France, d'Allemagne, d'Italie, du Japon, de la République de Corée et de Taiwan pratiquaient du dumping sur leurs exportations de produits sidérurgiques, selon Bloomberg News.
Des déclarations qui ont provoqué l'indignation de l'Allemagne. "Je ne peux que prendre connaissance avec une grande incompréhension de la décision du ministère américain de l'économie d'une procédure anti-dumping contre Salzgitter et Dillinger Hütte", deux sidérurgistes allemands a réagi le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel, parlant d'une "étape dangereuse".
L'administration Obama avait entamé une procédure pour instaurer des droits anti-dumping sur certaines importations d'acier en 2016.
Le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni s'est aussi ému vendredi matin 31 mars, déclarant qu'il fallait "réaffirmer notre confiance dans des économies et des sociétés ouvertes, sur laquelle nous avons bâti des décennies de prospérité", alors que la presse italienne s'indignait que "Trump déclare la guerre à la Vespa", selon les mots du journal Il Messaggero.
Il faudra "prendre une position claire sur un sujet sur lequel il ne peut pas y avoir d'ambiguïté", lors d'une réunion du G7 fin mai en Italie, a déclaré M. Gentiloni.