J’ai rencontré Marc Delval un jour au commencement de l’hiver. J’ai tout de suite senti que ce sportif de 64 ans - mais qui paraît bien moins que son âge - était, en plus d’être débordant d’énergie, très ouvert et sincère.
Ce jour là, il bruinait et le froid était de la partie. Ce qui n’empêchait en rien de découvrir la beauté de Hanoi. «Le temps est gris. Il fait bon, je ne sens pas trop le froid. Je pense que j’ai de la chance. Je profite de mon séjour au Vietnam à Hanoi pour visiter la ville», me confiait alors Marc Delval. Pour ce globe-trotter, la première surprise a été le trafic : «Ça circule dans tous les sens. Il faut être très vigilent, avoir constamment les mains sur les freins et ça se passe bien, je continue ma route».
Marc Delval et l'auteur lors des séjours à Hanoi. |
Marc Delval m’a dit qu’il désirait réaliser un tour du monde depuis ses 12 ans. Armé d’une volonté d’acier, cet habitant de Blodelsheim, en Alsace, décide de troquer ses chaussures de ville contre des chaussures de sport. Après des sessions d’entraînement intenses, il se fixe d’abord pour objectif de participer au triathlon de Nice. Il trouve finalement son plaisir dans le marathon et l’Ironman et envisage très vite de tracer sa voie sur la map-monde.
En 2002, il se lance ainsi dans le vélo d’aventure pour devenir cycliste et routard, partant sur les routes du monde, à la rencontre des pays et d’hommes, mais sans chrono : «Mon point de départ était Vancouver. J’ai traversé le Canada et les États-Unis, le Mexique, les Caraïbes et une série d’autres pays de différents continents dans le monde». Les membres de sa famille en France sont un peu sceptiques au début : «Mes proches m’ont dit qu’ils était inquiets à l’idée de savoir ce qui pouvait se passer. Maintenant, avec le temps et mes expériences, ils savent que je peux faire ce voyage sans problème. De toute façon, mon voyage a été super bien préparé et comme on dit : une bonne préparation, c’est déjà 80% de la réussite».
Un arrêt de Marc Delval dans la capitale Hanoi. |
Marc Delval a traversé la Chine avant d’arriver au Vietnam, où il a visité Hanoi, Ha Long, Hoa Binh, Diên Biên Phu et Sa Pa. Bien sûr, tous ces itinéraires sont parcourus en vélo. «Au Vietnam, j’ai l’impression que tout le monde me connaît. Je suis surpris de voir le nombre de gens, de jeunes, de petits enfants, de personnes âgées, qui me disent +Hello !+. On m’invite à boire le thé, une bière. De temps en temps, on m’invite à rester avec eux pour le repas. Comme ce très bel accueil à Hanoi. Je suis arrivé chez des amis que j’ai rencontrés en France. Ils m’ont réservé un accueil extraordinaire !», m’a-t-il dit, très ému.
Une monture increvable
Marc Delval part avec un vélo quasi-neuf, identique à son ancienne monture, avec un cadre robuste équipé de freins à disque, de suspensions et de nombreux cadres de renforts pour ses sacoches. Nu, l’engin pèse plus de 23 kilos et atteint allègrement les 60 kg une fois les bagages en place : «J’ai beaucoup de bagages : des vêtements chauds, d’été, des chaussures, ma tente, des produits de pharmacie, des outils de premiers secours, du matériel de dépannage, des appareils photo, un cahier, un ordinateur portable, etc.». Il considère son vélo comme sa maison, sa voiture, mais aussi son amour !
Marc Delval considère ce vélo comme son ami. |
Marc Delval n’a jamais été victime de vol. Toutefois, pour assurer la sécurité de sa monture : «Je dispose de 14 cadenas». Côté budget, il dépense moins de 500 euros par mois. Marc Delval était hébergé à Hanoi par la famille de Mme Camille Hang. Il a eu l’occasion de goûter de nombreux plats vietnamiens. J’ai été très étonnée de le voir utiliser des baguettes : «Cela se passe très bien avec les baguettes !», m’a en effet crié Marc Delval, rigolard. «Marc Delval s’intègre très bien à la vie des habitants vietnamiens. Il m’a dit que le Vietnam l’avait accueilli par des sourires. Notre famille est très heureuse de l’avoir reçu. En communiquant avec lui, nous le trouvons très simple et plein d’énergie», a révélé Mme Camille Hang. Son mari et elle ont rencontré ce globe-trotter en France, dans son village en Alsace. C’est là-bas qu’ils ont exprimé le souhait de voir le visage de cet ami extraordinaire un jour au Vietnam. Et ils l’ont beaucoup aidé une fois sur place.
Pour Marc Delval : |
Hanoi, Ha Long, Hoa Binh, Sa Pa ou bien Diên Biên Phu, tous les sites vietnamiens ont laissé dans l’âme de ce sportif énergétique des traces inoubliables. «Le Vietnam m'a offert un superbe voyage. Le découvrir à vélo a été une très belle aventure malgré la fraîcheur, le brouillard, la boue, la poussière, les routes défoncées, et pour finir la pluie. Mais aussi de belles rencontres». Au total, il a pédalé 1.870 km dans notre pays.
Après le Vietnam, direction le Laos, le Cambodge, la Thaïlande, la Malaisie, l’Indonésie, etc. : «Quand j’arriverais à Vancouver en 2015, j’aurai fini mon tour du monde. J’aurai parcourir à peu près 100.000 km et visité 56 pays». À cette date, son vélo pourra prendre une retraite bien méritée. Il m’a confié que si tout allait bien, il retournerait certainement au Vietnam, un pays asiatique qu’il a aimé dès la frontière franchie. Bon vent, Marc Derval !
Texte et photos : Phuong Mai/CVN