>>Italie : nouvel allègement des mesures anti-COVID
>>L'Italie commence à administrer une troisième dose de vaccin anti-COVID
Un docker porte un badge "No Green Pass" ("Pas de pass sanitaire") lors d'une opération de blocage au port de Gênes, en Italie, le 15 octobre pour protester contre l'obligation d'avoir un pass sanitaire pour travailler. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le secteur des transports et de la logistique devait être particulièrement concerné par ces actions : dans le transport routier, jusqu'à 30% des 900.000 chauffeurs, messagers et employés d'entrepôt ne sont pas vaccinés, a indiqué le patron de l'organisation patronale Confetra, Ivano Russo.
Vendredi matin 15 octobre, environ 300 dockers avaient dressé un piquet de grève à une entrée du port de Gênes (Nord-Ouest) pour empêcher les camions de livrer, selon un photographe de l'AFP.
"Aujourd'hui c'est vraiment difficile de décharger", témoignait Marco, un chauffeur-routier de 50 ans, cité par l'agence Ansa. "Moi j'ai fait le vaccin pour travailler".
À Trieste (Nord-Est), "le port fonctionne" malgré les rassemblements d'opposants, a assuré le président de la région Frioul-Vénétie Julienne, Massimiliano Fedriga. "Bien sûr il y a quelques difficultés à certains points de passage, mais il fonctionne". Même constat à Naples et dans les ports de l'Adriatique, à Bari et Brindisi notamment.
À Venise, le réseau des célèbres navettes fluviales "vaporetto" fonctionnait lui aussi normalement, de même que les transports publics de Rome ou Milan. À Settala, près de Milan, une trentaine de salariés empêchaient l'accès à un site de la société de livraison DHL.
1.500 euros d'amende
Des travailleurs du port de Trieste, en Italie, en bloquent une entrée pour protester contre l'obligation d'avoir un pass sanitaire pour travailler, le 15 octobre. |
Des travailleurs du port de Trieste, en Italie, en bloquent une entrée pour protester contre l'obligation d'avoir un pass sanitaire pour travailler, le 15 octobre. |
En vertu du texte de loi adopté par le gouvernement de coalition de Mario Draghi, tout employé n'ayant pas été vacciné ou n'ayant pas récemment guéri du COVID-19 doit montrer à son employeur la preuve d'un test négatif qu'il a lui-même payé, sous peine d'être déclaré absent et privé de salaire.
Un employé qui parviendrait à se rendre sur son lieu de travail sans son pass encourt jusqu'à 1.500 euros d'amende. Comme ces deux conseillers régionaux du Latium, la région de Rome, qui se sont enfermés dans leur bureau jeudi soir 14 octobre pour revendiquer "le droit à travailler". "Nous avons passé la nuit ici. Nous continuons l'occupation", ont-ils indiqué vendredi matin 15 octobre sur leur page Facebook.
Plus de 85% des Italiens âgés de plus de 12 ans ont reçu au moins une dose, mais jusqu'à trois millions d'autres, non vaccinés, risquent de se voir refuser l'accès à leur lieu de travail.
En rendant le pass sanitaire obligatoire, l'exécutif veut encourager les réfractaires à se faire immuniser. Pari en partie gagné puisque 560.000 nouveaux pass sanitaires avaient été téléchargés mercredi, deux jours avant la date couperet.
Mario Draghi espère limiter le risque de foyers épidémiques et éviter de nouveaux confinements en Italie, l'un des pays européens les plus durement touchés par la pandémie avec plus de 130.000 morts et une chute de son PIB de 8,9% en 2020.
Le programme de vaccination lancé en décembre l'an dernier a permis de maintenir les taux d'infection à un bas niveau et la 3e économuie de la zone euro devrait connaître une croissance de 5,8% cette année, selon les dernières prévisions du FMI.
Si les syndicats auraient préféré l'obligation vaccinale pour ne pas faire peser sur les salariés non vaccinés le coût des tests (plafonné à 15 euros par test), le patron des patrons, Carlo Bonomi, a estimé jeudi soir sur la Rai1 que "le green pass représente aujourd'hui le seul instrument capable de sécuriser les lieux de travail".
À Rome, les autorités se préparaient à de nouvelles mobilisations après la manifestation anti-pass sanitaire de samedi dernier 9 octobre qui avait dégénéré en affrontements violents. Un rassemblement était prévu à partir de 16h00 (14h00 GMT). Samedi 9 octobre, les syndicats ont appelé à un défilé anti-fasciste pour dénoncer l'attaque du siège de la Cgil, la principale confédération du pays, lors de la manifestation anti-pass du 9 octobre, imputée à un petit groupe d'extrême droite, Forza Nuova.