Manifestations en Autriche et aux Pays-Bas contre les mesures anti-COVID

Des dizaines de milliers de manifestants à Vienne, des heurts aux Pays-Bas après une manifestation, des scènes de pillages et de vandalisme dans les Antilles françaises : la protestation se durcit face aux mesures anti-COVID adoptées pour endiguer la recrudescence de la pandémie en Europe.

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Des manifestants branidssent un gibet lors d'une manifestation contre les restrictions sanitaires décidées en Autriche, le 20 novembre à Vienne.
Photo : AFP/VNA/CVN

Des heurts ont éclaté samedi soir 20 novembre à La Haye à l'issue d'une manifestation contre les restrictions imposées aux Pays-Bas, au lendemain d'une "orgie de violence" à Rotterdam (Sud-Ouest) où 51 personnes ont été arrêtées et deux blessées par balle.

Dans un quartier populaire de la ville où siège le gouvernement néerlandais, plusieurs centaines de personnes ont jeté des pierres et des objets divers à la police, et mis le feu à des vélos. Au moins une arrestation a eu lieu.

Les Pays-Bas ont réintroduit la semaine dernière un confinement partiel pour faire face à une flambée de cas de COVID-19, avec une série de restrictions sanitaires touchant notamment le secteur de la restauration, qui doit fermer à 20h00. Le gouvernement projette désormais d'interdire certains lieux aux non-vaccinés, notamment les bars et les restaurants.

À Amsterdam, une manifestation, pourtant annulée par les organisateurs de United We Stand après le chaos la veille à Rotterdam, s'est déroulée sans problème, selon les médias, tout comme à Breda (sud) où un millier de personnes ont défilé en portant des pancartes disant "Non au confinement".

"Les gens veulent vivre (...) c'est pourquoi nous sommes ici", a déclaré Joost Eras, un des organisateurs. Mais "nous ne sommes pas des émeutiers. Ici, on est en paix", a-t-il assuré, se distanciant du chaos nocturne qui avait éclaté la veille à Rotterdam.

En Autriche, plus de 40.000 personnes se sont réunies à Vienne samedi 20 novembre, à deux pas de l'ancien palais impérial de la Hofburg pour dénoncer "la corona-dictature" et le "fascisme", à deux jours de l'entrée en vigueur d'un nouveau confinement jusqu'au 13 décembre.

Parmi ceux appelant à la "résistance", Katarina Gierscher a fait six heures de route depuis sa province du Tyrol pour venir manifester. "Ce n'est pas normal qu'on nous prive de nos droits", déplore cette professeure de 42 ans, qui regrette que "le gouvernement (veuille) nous diviser".

Vaccination obligatoire

Dans une Europe redevenue l'épicentre de l'épidémie, l'Autriche, où les cas atteignent des niveaux inédits depuis le printemps 2020, est le premier pays à confiner à nouveau totalement sa population mais plusieurs autres pays ont annoncé un durcissement des restrictions ces derniers jours.

L'Autriche est aussi devenu le premier pays de l'UE à rendre la vaccination obligatoire pour toute la population, à partir de février.

La manifestation de Vienne s'est déroulée globalement dans le calme, hormis quelques jets de canettes et fumigènes, mais sous haute surveillance de la police, qui redoutait la venue d'identitaires, de militants néonazis et de hooligans et craignait la répétition des incidents survenus vendredi soir 19 novembre à Rotterdam, aux Pays-Bas.

La police néerlandaise y a tiré à balles réelles et deux personnes ont été blessées. En face, jets de pierres, incendie d'une voiture de police, de fusées de feux d'artifices ont émaillé cette nuit de chaos.

Un barrage par des militants de l'Union générale des travailleurs de Guadeloupe pour protester contre le pass sanitaire et l'obligation de vaccination pour les soignants, le 17 novembre à Les Ambymes, en Guadeloupe. Photo : AFP/VNA/CVN

En janvier, les Pays-Bas avaient déjà connu leurs pires émeutes depuis quatre décennies, y compris à Rotterdam, après l'entrée en vigueur d'un couvre-feu.

Un millier de manifestants ont défilé pour des raisons similaires à Copenhague, et quelques centaines à Stockholm.

Violences aux Antilles

De l'autre côté de l'Atlantique, la mobilisation des opposants au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire des personnels soignants, lancée par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes, tourne à la violence en Guadeloupe, une des deux principales îles des Antilles françaises.

Malgré le couvre-feu imposé par les autorités, la nuit de vendredi 19 novembre à samedi 20 novembre a de nouveau été marquée par des pillages et des incendies, une source policière faisant état de "tirs à balles réelles" visant un véhicule de police et des gendarmes mobiles.

"Une vingtaine de pillages ou tentatives de vols" ont été recensés dans des commerces notamment à Pointe-à-Pitre, le chef-lieu, et selon le ministère de l'Intérieur, 29 personnes ont été interpellées.

Vendredi 19 novembre, quatre immeubles de Pointe-à-Pitre étaient partis en fumée, selon les pompiers, tandis que les manifestants affrontaient la police à coup de pierres ou de tirs de mortier autour de barrages routiers.

Devant l'hôpital de la ville, un barrage de manifestants empêche l'entrée des véhicules autres que les ambulances mais filtre le personnel autorisé à entrer.

En Australie aussi, 10.000 personnes ont défilé à Sidney et plusieurs milliers à Melbourne pour protester contre la vaccination obligatoire, qui n'est exigée que dans certains États et Territoires pour certaines catégories professionnelles, alors même que la vie est redevenue quasi-normale dans le pays.

À Melbourne avait aussi lieu une des premières contre-manifestations, qui a réuni 2.000 personnes en soutien aux mesures anti-COVID.

AFP/VNA/CVN

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