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Manifestation pour protester contre les assassinats de leaders sociaux, le 6 juillet 2018 à Bogota, en Colombie. Photo: AFP/VNA/CVN |
"Aujourd’hui, nous soutenons la ’journée du souvenir’ (...). La Colombie est en deuil", ont scandé les manifestants.
Cette journée de mobilisation a été lancée après que le Défenseur du peuple, une institution colombienne, a dénoncé les meurtres de militants des droits humains dans le pays. Entre le 1er janvier 2016 et le 30 juin 2018, "311 citoyens qui se consacraient à des projets sociaux et à la défense des droits humains" ont été assassinés, avait indiqué mercredi 4 juillet l’ombudsman Carlos Alfonso Negret.
"Le silence, c’est l’indifférence", ont dénoncé les manifestants réunis sur la place Bolivar à Bogota, où ont afflué des milliers de personnes portant des bougies, des banderoles et des silhouettes représentant les victimes.
"Il est temps que la société civile s’unisse pour en finir avec la violence, afin que la vie soit respectée, que nous soyons tous des citoyens de même catégorie et pour que les leaders sociaux" ne soient plus vulnérables, a déclaré Mauricio Ramirez, un économiste de 27 ans, en allumant l’une des milliers de bougies utilisées pour dire "non à l’oubli" des victimes.
Un conflit armé
Les Colombiens se sont rassemblés dans des parcs et sur des places emblématiques du pays, notamment à Manizales (Centre), Popayan (Sud-Est), Barranquilla et Carthagène (Nord), Medellin (Nord-Ouest), Cali (Sud-Est) et Neiva (Centre).À chaque fois, une minute de silence a été observée. Les manifestants ont également exigé du gouvernement l’arrêt de la violence contre les militants.
Dans un communiqué, le parquet général a assuré "renforcer la défense des leaders sociaux", en précisant que les départements les plus touchés par les assassinats étaient ceux de Cauca (Sud-Ouest) et d’Antioquia (Nord-Ouest).
L’ONU, de son côté, a exhorté jeudi le gouvernement colombien à renforcer la sécurité des militants.
Un militant des droits humains a été tué tous les trois jours en Colombie entre le 1er janvier 2016 et le 30 juin 2018, a dénoncé le Défenseur du peuple mercredi 4 juillet.
Le président sortant Juan Manuel Santos, qui a condamné jeudi 5 juillet les assassinats, a signé un accord de paix avec les FARC en 2016. Mais la Colombie reste confrontée à la violence des rebelles de l’Armée de libération nationale (ELN, guévariste), des dissidents des FARC, des groupes paramilitaires et des narcotrafiquants.
La Colombie vit un conflit armé, qui pendant une cinquantaine d’années a mêlé guérillas, groupes paramilitaires, agents de l’État et narcotrafiquants, faisant plus de 8 millions de morts, disparus et déplacés.
AFP/VNA/CVN