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Le président iranien Hassan Rohani (gauche) et le chancelier autrichien Sebastian Kurz lors d'un point presse à la chancellerie à Vienne, le 4 juillet. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
La visite en Europe du président iranien Hassan Rohani, jugée "d'une importance capitale" par Téhéran pour la coopération entre la République islamique et l'Europe après le retrait américain de l'accord, est assombrie par la récente arrestation d'un diplomate de l'ambassade d'Iran en poste dans la capitale autrichienne, suspecté d'être impliqué dans un projet d'attentat.
Quelques heures avant d'accueillir M. Rohani, Vienne a convoqué en urgence l'ambassadeur d'Iran dans le pays et annoncé que l'Autriche allait retirer son statut de diplomate à l'agent mis en cause.
"Nous attendons des éclaircissements complets" sur cette affaire, a prévenu mercredi 4 juillet le chancelier Sebastian Kurz lors d'un point presse aux côtés du président iranien, ajoutant que ce dernier lui avait "assuré soutenir" cette démarche.
Avec le chef d'État autrichien Alexander Van der Bellen, M. Rohani a insisté sur sa volonté de maintenir l'accord obtenu de haute lutte en 2015, signé à Vienne, et supposé empêcher l'Iran d'accéder à l'arme atomique en échange d'une levée des sanctions qui l'isolaient et étranglaient son économie.
"Équilibrer" contraintes et bénéfices
"Tant que c'est possible pour l'Iran, nous resterons partie à l'accord, nous ne quitterons pas le JCPOA (le sigle officiel de l'accord, ndlr), à la condition que nous puissions aussi en profiter", a déclaré M. Rohani.
"Si les autres signataires, hors États-Unis, peuvent garantir les intérêts de l'Iran, l'Iran restera dans le JCPOA", a-t-il insisté.
En clôture de sa visite à Vienne, M. Rohani doit rencontrer les milieux d'affaires autrichiens, alors que "plusieurs centaines d'entreprises autrichiennes", selon M. Van der Bellen, sont présentes en Iran.
Depuis que le gouvernement américain de Donald Trump a dénoncé l'accord nucléaire en mai, il fait planer de lourdes menaces de sanctions sur tous ceux qui voudraient avoir des échanges économiques avec Téhéran. Or l'Iran a besoin de retirer des bénéfices économiques de l'accord, sous la forme d'investissements étrangers, pour garder son économie à flots.
"Nous avons besoin d'un équilibre entre nos devoirs et l'hypothèse de restrictions (...) nous espérons des actions décisives en ce qui concerne le commerce et l'économie", a insisté M. Rohani qui, avant l'Autriche, avait eu des entretiens bilatéraux en Suisse.
Un message qui était directement adressé aux cinq autres États signataires de l'accord nucléaire (Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) dont les ministres des Affaires étrangères doivent se réunir vendredi 29 juin à Vienne pour la première fois depuis que Donald Trump a décidé de s'affranchir du pacte ratifié par l'ONU.
Pour Téhéran et ces signataires, la mise en cause d'un représentant officiel iranien dans un projet d'attentat en Europe tombe donc au plus mauvais moment.