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Une adolescente de 15 ans, originaire du Centre du Mali, à Bamako dans un camp de personnes déplacées en raison des violences. |
Depuis l'apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe jihadiste du prédicateur Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, les affrontements se multiplient entre cette communauté et les ethnies bambara et dogon, pratiquant essentiellement l'agriculture, qui ont créé leurs "groupes d'autodéfense".
Les violences, qui déchirent cette région depuis quatre ans, ont culminé avec le massacre le 23 mars, attribué à des chasseurs dogons, de quelque 160 Peuls dans le village d'Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso.
Les villages dogons de Gangafani et de Yoro, près de la frontière burkinabè, ont été frappés lundi 17 juin par des attaques, dont le "bilan provisoire officiel est de 38 morts et de nombreux blessés", a indiqué dans la soirée le gouvernement.
Des bilans antérieurs avaient évoqué entre une vingtaine et une quarantaine de morts. Le procureur du pôle judiciaire spécialisé de lutte contre le terrorisme, Boubacar Sidiki Samaké, avait évoqué un "bilan provisoire de 14 morts", appelant à la prudence "pour éviter la polémique regrettable autour du bilan de Sobane Da".
Il faisait référence à un village dogon proche de Bandiagara où une attaque le 9 juin a fait 35 morts, dont 24 enfants, alors qu'un précédent bilan avait mentionné au moins 95 morts et 19 disparus.
Les auteurs de ces attaques "sont des terroristes parce qu'ils ont tué et éventré certains corps et brûlé des greniers. En quittant (le village), ils scandaient Allah akbar" (Dieu est le plus grand, en arabe), a indiqué à l'AFP Goundjou Poudiougou, conseiller communal à Dinagourou, en expliquant avoir compté "une dizaine de corps" dans les deux villages.
Selon Adama Dionko, porte-parole du Collectif des associations du pays dogon, "c'était la même chose qu'à Sobane Da: des personnes, des biens et des animaux ciblés". "Ce sont des terroristes, des criminels. Nous demandons à l'État plus de sécurité. Au président IBK (Ibrahim Boubacar Keïta, NDLR) de respecter sa parole", a-t-il déclaré à l'AFP.
AFP/VNA/CVN