>>Les candidats à la succession de Theresa May s'affrontent sur le Brexit
>>Succession de Theresa May: Boris Johnson en pole position
>>La course à la succession de Theresa May va faire ses premières victimes
Le député Boris Johnson sort de son domicile, le 17 juin à Londres. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
Ancien maire de Londres et ex-ministre des Affaires étrangères de Mme May, le député conservateur de 54 ans, tenant d'un Brexit dur, a déjà frappé un grand coup la semaine dernière en arrivant très largement en tête du premier tour des votes pour l'élection du chef des tories - qui deviendra Premier ministre. Dix candidats étaient en lice, trois ont été éliminés, Boris Johnson raflant 114 votes des députés conservateurs sur 313.
Pour continuer la course après le deuxième tour mardi 18 juin, les prétendants devront réunir au moins 33 voix lors du vote dans l'après-midi. S'ils dépassent tous ce couperet, celui ayant récolté le plus faible nombre de voix passera à la trappe. L'écrémage des candidats par les députés tory se poursuivra mercredi 19 juin et jeudi 20 juin jusqu'à la désignation des deux finalistes, qui seront départagés d'ici la fin juillet, mais cette fois par les 160.000 membres du Parti conservateur.
Les prétendants au poste de Theresa May ne sont plus que six - tous des hommes - après le retrait vendredi du ministre de la Santé Matt Hancock, qui s'est rangé derrière Boris Johnson. Ce dernier, a déclaré M. Hancock dans le Times, est le "meilleur candidat pour unir le Parti conservateur afin que nous puissions mettre en œuvre le Brexit", la question centrale de cette course au pouvoir. Incapable de mettre en œuvre la sortie de l'UE, Theresa May a démissionné le 7 juin de ses fonctions de chef du Parti conservateur, près de trois ans après le référendum du 23 juin 2016 qui avait vu les Britanniques voter à 52% en faveur de ce divorce historique, le premier dans l'histoire de l'Union européenne.
Après trois rejets successifs par les députés de l'accord de retrait qu'elle a négocié avec Bruxelles, censé organiser une séparation en douceur, Theresa May a été contrainte de repousser au 31 octobre la date du Brexit, initialement programmé pour le 29 mars.
"Il n'a pas de plan"
Jouant la carte de sauveur de la sortie de l'UE, et de rempart contre la progression du Parti du Brexit de l'europhobe Nigel Farage, Boris Johnson a prévenu qu'il refuserait d'agiter le "drapeau blanc" devant Bruxelles et d'envisager un nouveau report si aucun accord n'était prêt avant fin octobre.
Le ministre des Affaires étrangères Jeremy Huntà la sortie du 10 Downing Street, le 11 juin à Londres. |
Politicien habile et charismatique à l'ambition dévorante, "BoJo", comme il est surnommé, jouit du soutien de nombreux militants de la base du Parti conservateur, qui voit en lui le chef idoine pour remettre le Brexit sur les rails. Mais ses gaffes à répétition et son discours flirtant parfois avec le populisme agacent ses pairs, comme lorsqu'il menace de ne pas payer la facture du Brexit - estimée entre 40 et 45 milliards d'euros par Londres - jusqu'à ce que l'UE accepte de meilleures conditions de retrait.
"Il n'a pas de plan" pour le Brexit, a estimé lundi l'un de ses rivaux, le ministre du Développement international Rory Stewart, raillant l'ambition de M. Johnson de renégocier l'accord de Brexit malgré l'opposition de Bruxelles. M. Stewart s'exprimait lors d'une série d'entretiens avec des journalistes politiques, auxquels participaient tous les candidats à l'exception de... Boris Johnson, dont les interventions publiques semblent relever davantage du fait du prince que de l'agenda officiel de la campagne.
Il s'est d'ailleurs attiré une volée de critiques pour avoir également snobé un débat télévisé entre candidats, dimanche soir, offrant l'image insolite d'un pupitre inoccupé. "Où est Boris?", a demandé le ministre des Affaires étrangères Jeremy Hunt, considéré comme son principal adversaire, sur le plateau de Channel 4. "Si son équipe ne lui permet pas de venir débattre avec cinq collègues plutôt sympathiques, comment va-t-il s'en sortir avec 27 pays européens?", a dit M. Hunt.
AFP/VNA/CVN