Prochaines élections au Nicaragua : l'opposition dénonce des persécutions

Des dirigeants de l'opposition au Nicaragua ont dénoncé vendredi 8 janvier les persécutions du pouvoir politique ou de partisans du gouvernement du président Daniel Ortega, qui devrait briguer en novembre un quatrième mandat consécutif de cinq ans.

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Le porte-parole de l'UNAB Josué Garay montre ses blessures après avoir été la cible de jets de pierres de militants du gouvernement à Masaya, le 11 octobre 2020.

Au moins 52 dirigeants de l'opposition ont été victimes de "persécution, harcèlement, agressions, saisies, vols et détentions" en 2020 par la police ou par des partisans du pouvoir, selon un rapport présenté par l'alliance d'opposition Unité Nationale Bleu et Blanc (UNAB).

L'UNAB regroupe des organisations de la société civile et de défense des droits de l'homme ainsi que des partis politiques non représentés au Parlement.

Selon le rapport, intitulé "Le Nicaragua soumis à la répression et à la violation des droits", "plusieurs leaders (de l'opposition) sont maintenus arbitrairement par la police en détention à domicile partout dans le pays sans l'ouverture d'aucun dossier pénal".

Le porte-parole de l'UNAB Josué Garay a cité notamment le cas de dirigeants de l'opposition dont le domicile est cerné par des policiers qui les empêchent de sortir fut-ce pour aller consulter un médecin ou se rendre à la pharmacie.

Cent-vingt opposants accusés d'être impliqués dans les manifestations de 2018 pour réclamer la démission du président Ortega sont actuellement en prison, selon le rapport, qui précise que 64 de ces détenus ont été arrêtés en 2020. Les manifestations avaient été réprimées dans le sang, les troubles faisant au moins 320 morts selon des organisations des droits de l'homme, tandis que des milliers de Nicaraguayens ont pris le chemin de l'exil.

Les opposants font en outre état de 943 actes de harcèlement ou d'agression contre des journalistes indépendants durant le deuxième semestre 2020.

"L'intimidation, les menaces, les procès illégaux, les perquisitions sans mandat judiciaire et les arrestations arbitraires sont devenus quotidiens pour les journalistes", selon le rapport.

Pour Ivania Alvarez, du Conseil politique de l'UNAB, ces persécutions "sont en relation avec l'élection" de novembre. "Le harcèlement s'est renforcé depuis octobre, car le régime craint que nous appelions à manifester", a-t-elle assuré.


AFP/VNA/CVN

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