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Des slogans contre la fermeture de l'usine Ford de Blanquefort peints sur un panneau à l'entrée du site, le 18 février 2019. |
Photo: AFP/VNA/CVN |
"On va forcer l'entreprise à revitaliser" le site et "donc à investir pour sa conversion industrielle", a assuré le président de la République, à l'occasion du Grand débat avec des élus girondins à Bordeaux.
"La loi nous permet d'obliger l'entreprise de payer pour la revitalisation" du site, a martelé M. Macron, répondant à une élue qui proposait qu'un amendement à la loi "Florange" permette aux collectivités locales de récupérer le foncier des sites industriels en cas de fermeture.
Mais "méfiez-vous" d'une telle loi qui délivrerait l'entreprise de toute obligation de "revitalisation", a averti le président. "Rappelez-vous les grandes transitions industrielles: on a laissé le foncier aux collectivités et elles se retrouvent aujourd'hui avec des friches industrielles qui sont les situations les plus complexes".
M. Macron a à nouveau dénoncé le "véritable cynisme" de Ford dont l'usine, implantée depuis 1972, emploie 850 personnes. L'usine doit fermer à l'été après le récent refus par le constructeur automobile de la dernière offre du seul repreneur en lice, le strasbourgeois Punch Powerglide.
L'État doit "être aux côtés du territoire et des anciens salariés" de l'usine, a-t-il assuré.
Concernant ces derniers, Emmanuel Macron a affirmé que l'État et la région Nouvelle-Aquitaine allaient "mettre en place un dispositif de suivi personnalisé" afin de "présenter des offres d'emploi à ceux qui viennent de perdre le leur ou de leur proposer toute de suite des formations qualifiantes".
"C'est du pipeau, cela s'appelle Pôle Emploi", a réagi dans un communiqué la CGT Ford Blanquefort. Pour le syndicat et son représentant Philippe Poutou, qui dénoncent "le bricolage" de l'État, "les pouvoirs publics doivent élaborer une stratégie industrielle: cela passe par reprendre le contrôle de l'usine, de son parc machine, et de surtout ne pas le laisser à Ford".
Jeudi 28 février, interpellé par l'épouse d'un salarié lors d'une rencontre du grand débat à Pessac, près de Bordeaux, le président Macron avait affirmé que "l'État s'était battu" pour sauver l'usine, évoquant "une lutte terrible" et "l'énorme travail des organisations syndicales".