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La Première ministre britannique Theresa May et le président français Emmanuel Macron, le 13 juin à Paris. |
Photo : AFP/VNA/CVN |
Le sujet de lutte antiterroriste était en toile de fond de la soirée des deux dirigeants, qui ont assisté à une rencontre de foot amicale entre leurs équipes nationales, précédée par une minute de silence des quelque 80.000 spectateurs en hommage aux victimes des attentats de Londres et Manchester.
"Le calendrier pour les négociations du Brexit est maintenu et elles commenceront la semaine prochaine", a déclaré Mme May très affaiblie depuis son échec aux législatives la semaine dernière, dans le jardin de l'Élysée. M. Macron venait de redire son souhait que ces négociations "démarrent le plus rapidement possible".
M. Macron, comme le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, l'avait fait déjà dans la journée, a lancé que "la porte (était) toujours ouverte" pour que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne "tant que la négociation du Brexit n'est pas achevée".
Mais "une fois commencée, il est beaucoup plus difficile de revenir en arrière", a ajouté M. Macron, qui a affirmé "respecter la volonté du peuple britannique".
Mme May, en pleine tourmente après ses élections ratées, aborde ces négociations en position fragilisée, alors que le nouveau président français est en position de rafler une large majorité absolue dimanche 11 juin, au deuxième tour des législatives.
Interrogée pour savoir si son propre affaiblissement politique la ferait revenir sur l'hypothèse d'un "Brexit dur", Mme May a affirmé qu'il existait "une volonté commune au sein du peuple britannique", puisqu'il "a voté pour quitter l'UE", "que leur gouvernement le fasse, et en fasse un succès".
Ce processus mènera à "un arrangement, concernant le Brexit, qui servira les intérêts du Royaume-Uni et ceux des 27 membres de l'Union européenne", a-t-elle ajouté.
Radicalisation sur Internet
Évoquant la coopération antiterroriste, quelques jours après les attentats de Londres et de Manchester, M. Macron a affirmé avoir travaillé "depuis plusieurs jours" avec Mme May "sur un plan d'action très concret", visant notamment à "renforcer les obligations des opérateurs en ligne pour supprimer les contenus qui promeuvent la haine".
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Le G7, réuni fin mai en Sicile, avait signé une déclaration commune sur le terrorisme dans laquelle il accentuait la pression sur les grands groupes internet pour qu'ils luttent davantage contre les contenus radicaux, à la demande de la Grande-Bretagne.
"Nous avons décidé ensemble d'aller plus loin", a souligné M. Macron. Mme May a rappelé "il y a quelques semaines que ce sont durant les deux premières heures" après un attentat "que 50% des esprits qui peuvent être manipulés sont touchés", a-t-il expliqué, donc les opérateurs doivent "prendre des engagements pour agir dans les 48 heures".
Il faut que, "dans des conditions qui préservent la confidentialité, les messageries ne soient pas les outils des terroristes", a-t-il insisté.
"Nous lançons une campagne conjointe britannico-française pour faire en sorte qu'internet ne puisse pas servir de lieu sûr pour les criminels et les terroristes et d'endroit où afficher des matériels visant à la radicalisation qui mènent à tant de mal", a déclaré de son côté Mme May.
Un point "crucial" dans ce projet sera de réfléchir à la possibilité de poursuivre les opérateurs "s'ils ne font pas ce qu'il faut pour faire retirer ces contenus inacceptables".
M. Macron et Mme May ont ensuite assisté au Stade de France, près de Paris, à une rencontre amicale de football France - Angleterre.
Mais pas de quoi conforter Mme May : la France à battu l'Angleterre 3-2.
En début de match, alors que le protocole prévoit que le "God Save the Queen" soit entonné avant la Marseillaise, cet ordre a été inversé en hommage aux victimes des récents attentats en Grande-Bretagne.
En novembre 2015, quatre jours après les attentats de Paris et du stade de France, le match amical face à l'Angleterre avait été maintenu malgré l'émotion.
À Wembley, le public anglais avait rendu hommage aux victimes de Paris en chantant une Marseillaise.