L'UE avance vers la discipline budgétaire, sans le Royaume-Uni

Les Européens se sont mis d'accord le 9 décembre pour renforcer nettement la discipline budgétaire de la zone euro face à la crise de la dette, mais ont échoué de peu à le faire avec l'appui de toute l'Union européenne (UE) pour cause de clash avec le Royaume-Uni, qui se retrouve isolé.

Réunis en sommet depuis le soir du 8 décembre, les dirigeants de l'UE se sont quittés l'après-midi du 9 décembre après une longue nuit de tractations à Bruxelles en croisant les doigts.

Ils espèrent que leur décision de durcir la gestion des comptes publics pour l'Union monétaire sera suffisante pour convaincre la Banque centrale européenne (BCE) de faire davantage pour les aider à circonscrire l'interminable crise de la dette. "Il y a une sorte de quid pro quo" entre les gouvernements et l'institut monétaire, estime un responsable européen sous couvert d'anonymat.

Après plus de neuf heures d'intenses négociations, les chefs d'État et de gouvernement n'ont pas réussi à se mettre d'accord sur un changement du traité de toute l'UE pour réformer la zone euro, celui-ci nécessitant l'approbation des 27 pays membres.

À l'origine de cet épilogue relativement prévisible : les exigences du Royaume-Uni en échange de son feu vert, qui ont créé des tensions et donné lieu à des "moments virils" dans les négociations, selon un diplomate.

Soucieux de composer avec la frange eurosceptique de son parti, le Premier ministre britannique conservateur David Cameron a menacé d'opposer son veto. Il a réclamé que la City de Londres puisse être soustraite si nécessaire à la surveillance européenne du secteur financier.

"Nous aurions préféré un accord à 27, cela n'a pas été possible compte tenu de la position de nos amis britanniques" qui ont posé des demandes "inacceptables", a regretté le président français Nicolas Sarkozy.

Les Britanniques "n'étaient déjà pas dans l'euro, et donc nous avons l'habitude de cette situation", a commenté le 9 décembre la chancelière allemande Angela Merkel.

M. Cameron s'est dit lui satisfait d'avoir fait front, expliquant avoir pris "une décision difficile mais bonne". Il se retrouve néanmoins plus isolé que jamais en Europe, même s'il s'en défend.

"Nous ne sommes pas exclus, nous sommes dans l'UE, nous sommes un membre dirigeant du marché unique", a insisté M. Cameron lors d'une interview à l'issue du sommet.

Pourtant, à l'exception du Royaume-Uni, tous les pays de l'UE - y compris, donc, neuf États qui ne font pas partie de la zone euro - soutiennent le nouveau pacte d' "union de stabilité budgétaire" qui pourrait être signé en mars 2012 et prendra la forme d'un accord gouvernemental.

La Suède et la République tchèque ont toutefois dit avoir besoin de temps avant de trancher. De son côté, la Hongrie, qui s'était dans un premier temps rangée du côté britannique, a changé de camp.

Le renforcement de la discipline budgétaire de la zone euro était jugé capital par l'Allemagne face à la crise de la dette.

Outre des sanctions presque automatiques en cas de dérapage des finances publiques et des "règles d'or" imposant le retour à un quasi-équilibre budgétaire, il est prévu un droit d'intrusion européen accru dans la préparation des budgets nationaux. Des pays bénéficiant d'une aide extérieure, comme la Grèce ou l'Irlande aujourd'hui, pourront en outre être placés sous tutelle européenne.

AFP/VNA/CVN

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