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L'ailier d'Agen Louis Gauban (droite) tente de plaquer son homologue du Stade français, le Fidjien Waisea Nayacalevu, lors du match entre les deux équipes, le 6 mars au stade Jean-Bouin à Paris |
"C'est la magie du rugby. J'en profite tous les jours et même toutes les minutes", assurait le joueur de 22 ans, passé d'abord par le rugby à XIII, au soir de sa cinquième apparition en Top 14 avec le SUA. "Quand on a commencé le rugby tard comme moi, tous les entraînements chez les pros et tous les matches en Top 14, ça reste des moments incroyables dans ma tête."
L'ailier formé à Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne), qui postule à une place de titulaire samedi face à Bayonne, a d'autant plus marqué les esprits qu'il n'était pas attendu à ce niveau cette saison. "C'est moi qui avais demandé à faire un tutorat en début de saison pour jouer en double licence en Fédérale 3 avec les 4 Cantons-BHAP (pour Bastides Haut-Agenais Périgord)", explique-t-il.
Positionné à l'arrière, il avait contribué au bon début de saison de cette entente qui a formé notamment l'ouvreur de Toulon Anthony Belleau ou l'ancien demi de mêlée de Clermont Charlie Cassang. Un terreau fertile donc pour faire éclore des pépites.
Sur la pelouse du stade Jean-Bouin, +Loulou+ Gauban (1,86 m, 86 kilos) était remplaçant mais la blessure précoce de Mathieu Lamoulie a précipité son entrée. En 77 minutes, il a tout vécu ou presque dans la capitale. Coupable sur le premier essai de Waisea (40% de plaquages réussis sur le match), il s'est rattrapé avec un doublé en vingt minutes - ses premiers essais en Top 14 - et en provoquant l'expulsion du deuxième ligne Paul Gabrillagues.
Cela n'a pas suffi à éviter une dix-huitième défaite (40-21) en autant de matches pour la lanterne rouge Agen mais cela a apporté un peu de fraîcheur à un club qui prépare déjà la saison prochaine en Pro D2.
Fier de ses origines
Gauban avait intégré le groupe agenais lors de la préparation physique l'été dernier. "Je ne le connaissais pas du tout avant, reconnaît le 3e ligne et capitaine Romain Briatte. C'est une super personne, vraiment un bon mec avec un très bon état d'esprit. Sur le terrain, il ne se pose pas de question, il envoie tout. On a besoin de gars comme lui pour avancer pour la saison prochaine".
Son président Jean-François Fonteneau, qui l'avait lancé dans le grand bain mi-novembre contre Toulon lorsqu'il avait assuré l'intérim sur le banc avant l'arrivée de Régis Sonnes, l'a bien compris en lui faisant signer son premier contrat pro en février. À Paris, Gauban a célébré chacun de ses essais en embrassant le logo du club sur son maillot pour "rendre hommage à ces mecs qui se saignent pour le club et qui m'ont fait confiance", et parce qu'il est "fier" de porter ce maillot tout simplement.
Fier aussi de son parcours atypique, il n'en oublie pas pour autant ses amis des 4 Cantons-BHAP, qu'il revoit pour partager un rugby à toucher. "Il faut se rappeler des mecs qui jouent à plus bas niveau et qui se lèvent le lundi pour aller travailler à l'usine. Donc j'en profite encore plus et je profite surtout pour tous mes copains qui sont à la maison et ne peuvent plus jouer depuis deux saisons. Je joue aussi pour eux".
Avec l'espoir de goûter enfin à la victoire lors de ce drôle de saison agenaise. "Sur les derniers matches, on n'était dans le coup que 40 minutes. Là, on tient 60 minutes à Paris, à un moment donné on tiendra 80 et on gagnera. Ça va le faire avant la fin de la saison", se persuade-t-il. Dès samedi 13 mars à Bayonne ?
AFP/VNA/CVN