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La commune de Ban Liên, une destination très appréciée des touristes, est située à près d’une trentaine de kilomètres à l’est du centre du district de Bac Hà, province montagneuse de Lào Cai (Nord).
Les visiteurs peuvent non seulement admirer des montagnes majestueuses et des hameaux nichés près des cultures en terrasses, mais aussi s’immerger dans le quotidien des habitants locaux en participant avec eux à plusieurs activités dont la fabrication des nón (chapeaux coniques en feuilles de latanier).
Les chapeaux coniques de Ban Liên se distinguent par leur couleur verte. |
Actuellement, la commune de Ban Liên ne compte que quelques personnes sachant fabriquer ces couvre-chefs traditionnels, toutes très âgées. Lâm Thi Nhang a près de 80 ans. Malgré son grand âge, chacune de ses sutures est réalisée avec soin. "Je fabrique des chapeaux coniques depuis l’enfance. Ce métier est assez difficile, il demande de la patience et de l’habileté. Il faut une journée pour produire un chapeau", révèle Lâm Thi Nhang. Et d’ajouter qu’elle souhaite transmettre ce métier aux jeunes afin qu’ils puissent perpétuer ce savoir-faire de son ethnie.
Le chapeau conique des Tày à Ban Liên est fabriqué à partir de deux feuilles de latanier et nón pas de petits morceaux de ces feuilles comme les autres nón. Le fabricant choisit les feuilles de palmiers poussant naturellement en montagne. Après la cueillette, celles-ci sont exposées au soleil pendant une semaine pour qu’elles conservent leur couleur verte. Alors que les chapeaux coniques sont normalement blancs, ceux de Ban Liên s’en distinguent par leur couleur verte.
L’étape la plus difficile, c’est de casser la tige pour que les deux feuilles s’emboîtent parfaitement avant de les coudre ensemble. Les femmes font les cerceaux en bambou. En les voyant coudre les feuilles sur les cercles, vous serez certainement surpris par leur habileté et leur persévérance.
Une formation pour les femmes
Afin de préserver cet artisanat ménacé, le Comité populaire de la commune de Ban Liên, en coopération avec le Centre de développement de l’économie rurale (CRED), a ouvert une formation pour les femmes.
Cela permettra non seulement de répondre aux besoins des membres de l’ethnie mais également de développer le tourisme communautaire. Vàng Thi Dinh, de la commune de Ban Liên, a déclaré qu’elle avait récemment suivi ces cours. Elle maîtrise désormais les techniques de base lui permettant de fabriquer des produits de qualité, impressionnant les touristes. "Je souhaite que nos nón deviendront des produits touristiques uniques non seulement de notre commune mais aussi du district de Bac Hà".
Depuis quelques temps, la fabrication des chapeaux coniques des Tày à Ban Liên attire de nombreux touristes. |
Depuis quelques temps, cet artisanat attire des touristes. Les lignes délicates, le savoir-faire et la transmission intergénérationnelle les émerveillent particulièrement.
"Je trouve ça très intéressant parce que je me suis toujours demandée comment étaient confectionnés les chapeaux coniques. En contemplant les artisanes au travail, on se rend compte vraiment que c’est beaucoup plus difficile que cela en a l’air. C’est beaucoup de travail en amont, notamment la cueillette des feuilles en forêt. C’est un travail de finesse, vraiment compliqué", confie Tuyêt Loan, touriste hanoïenne.
Pour Nicols Turbull, un touriste australien, "les chapeaux coniques de Ban Liên disposent de particularités. Je pense que la chose la plus attirante, c’est leur couleur verte. Se rendre dans la commune de Ban Liên est intéressant pour admirer sur place les artisanes Tày au travail".
Le district de Bac Hà s’oriente désormais vers le tourisme communautaire. Les chapeaux coniques produits ne serviront pas seulement à la vie quotidienne, mais seront aussi des souvenirs que les touristes ramèneront chez eux.
Si vous avez l’intention de vous rendre à Bac Hà, cochez Ban Liên dans la liste des sites à découvrir. Nul doute que vous souviendrez pour toujours de l’image des femmes Tày qui fabriquent patiemment et avec passion ces chapeaux coniques, aussi bien pour maintenir un métier traditionnel que leur identité culturelle.