Pétrole
L'OPEP opte pour le statu quo

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a maintenu, comme attendu, son plafond de production collectif à 30 millions de barils par jour (mb/j), malgré la surabondance d'or noir sur les marchés.

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Le cartel "a décidé de maintenir son plafond et demande aux pays membres de s'y conformer. En se mettant d'accord sur cette décision les pays membres ont confirmé leur engagement pour un marché du pétrole stable et équilibré", a annoncé l'OPEP.

La décision du cartel était largement attendue car lors de sa dernière réunion en novembre l'OPEP avait laissé son plafond de production inchangé, dans l'objectif de contenir la production des pays hors-Opep et de stimuler la demande.

Ouverture des négociations sur l'OPEP à Vienne, le 5 juin.
Photo : AFP/VNA/CVN

Et le ralentissement de la production de pétrole non-conventionnel, comme le pétrole de schiste aux États-Unis et le pétrole de sable bitumineux au Canada, a été vu comme une victoire pour l'organisation.

Du côté de la demande, Mohammed Bin Saleh Al Sada, ministre de l’Énergie du Qatar, qui a présidé la réunion, a noté que les pays membres étaient rassurés par la situation économique mondiale.

"La tendance générale est positive (...) et la demande devrait donc augmenter. Nous voyons une bonne tendance du côté de l'offre et de la demande", a-t-il indiqué.

La demande s'est notablement améliorée grâce à la baisse des prix, notamment grâce aux importations de pays comme l'Inde et la Chine qui ont profité de la chute des cours pour remplir leurs réserves.

Surabondance d'offre

Mais l'offre reste surabondante et continue de mettre les cours sous pression. La Russie, le premier producteur mondial de pétrole, vise à maintenir sa production, l'OPEP dépasse aujourd'hui son plafond, avec une production de 31,21 millions de barils par jour en avril, et les réserves de brut aux États-Unis atteignent des niveaux records.

Plusieurs pays dont les finances souffrent de la baisse des revenus pétroliers ont manifesté leur souhait de voir les cours augmenter pour boucler leurs budgets et continuer d'investir dans le secteur pétrolier.

Le ministre du Pétrole du Koweït, Ali Saleh Al-Omair, s'est dit très content de la décision du cartel. Pourtant il avait indiqué la veille que si les prix n'augmentaient pas à 77 dollars le baril, le budget de son pays serait bientôt déficitaire.

D'autres pays, comme l'Angola, ont besoin d'un baril à 80 dollars, et à la sortie de la réunion le ministre du Pétrole angolais José Maria Vasconcelos de Botelho a lancé à la presse qu'il n'y avait pas eu de "grosses discussions".

Abdalla Salem el-Badri, secrétaire général de l'OPEP, parle aux journalistes pendant la réunion du cartel à Vienne le 5 juin

"Il est vrai que lors des quatre dernières années nous avons bénéficié d'un prix du baril à 100 dollars", mais l'OPEP doit faire face à une nouvelle réalité, a constaté le secrétaire général de l'OPEP, Abdallah El-Badri, à la conférence de presse après la réunion.

"Les prix ont augmenté de 30% ces derniers mois malgré l'augmentation de la production de l'OPEP. Ce rebond a été une bouée de sauvetage pour les membres du cartel à court d'argent. Mais il est trop tôt pour dire que la stratégie de l'OPEP de laisser les cours baisser pour ralentir la production de bruts plus onéreux a fonctionné", a expliqué Richard Mallinson, analyste chez Energy Aspects.

Retour de l'Iran

Les membres du cartel devaient également discuter du retour de la production iranienne sur les marchés du pétrole.

Si les sanctions internationales contre l'Iran sont levées en juin, le pays pourrait produire un million de barils de pétrole par jour supplémentaires dans les six mois qui suivent, selon le ministre iranien du Pétrole.

Abdallah El-Badri a indiqué qu'il était trop tôt pour discuter du retour de l'offre iranienne. "Lorsque le temps viendra nous étudierons leur demande", a-t-il ajouté.

"Nous avons vécu avec une offre iranienne à six mbj dans les années 70, le marché est assez grand pour accommoder la production de ce pays", a noté Adel Abdel Mahdi, ministre irakien du Pétrole.


AFP/VNA/CVN

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