Allemagne
À Dresde, l'ombre de deux absents, la Grèce et la Chine, plane sur le G7

Ministres des Finances et banquiers centraux du G7 discutent à Dresde jeudi 28 mai de la croissance mondiale et de l'harmonisation fiscale mais ce sont aussi deux absents, la Chine et la Grèce, qui occupent pensées et débats.

>>Le FMI inquiet de voir les économies occidentales à la traîne

Les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des États-Unis, du Canada, du Japon, d'Allemagne, de France, du Royaume-Uni et de l'Italie sont réunis jusqu'à vendredi 29 mai dans la capitale saxonne - choisie par l'hôte, le grand argentier allemand Wolfgang Schäuble, pour le renouveau de l'Est allemand qu'elle incarne.

Réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du G7, le 28 mai à Dresde.

La présidence allemande a beau insister sur le fait que le dossier grec n'est pas à l'agenda - ce n'est pas le bon format, les Grecs ne sont pas représentés -, beaucoup des acteurs clés sont là, dont la directrice générale du Fonds monétaire internationale (FMI), Christine Lagarde, et le président de la Banque centrale européenne (BCE), Mario Draghi.

Impatience

Le sujet est dans toutes les têtes, alors que le gouvernement grec a fait état mercredi 27 mai d'une ébauche d'accord avec ses créanciers, avant de s'attirer une rafale de démentis.

Mme Lagarde, interrogée par la chaîne allemande ARD jeudi 28 mai, a ainsi lancé qu'il restait "beaucoup de travail à faire" et qu'il n'y avait pour l'instant pas de "résultat ferme" des négociations. Elle a aussi balayé les critiques d'Athènes, qui reproche au FMI de compliquer les discussions, assurant que son organisation travaillait "de manière équilibrée et respectueuse".

"Tout le monde doit mettre les bouchées doubles, (...) et trouver une solution", a plaidé mercredi 27 mai à Londres le secrétaire d'État au Trésor, Jack Lew, avant de rejoindre Dresde.

Et pour son confrère canadien Joe Oliver, la crise grecque "encore irrésolue" est, au même titre que les conflits en Ukraine, en Irak, en Syrie et ailleurs, un facteur qui "exacerbe les risques" pesant sur une économie mondiale toujours fragile.

Les moyens de rendre la croissance plus pérenne seront au menu des discussions, que Berlin souhaite "ouvertes" et informelles. La réunion a débuté jeudi 28 mai par un symposium réunissant les participants et sept économistes de renom, pour "un échange de vues". Pour éviter de perdre du temps sur les formulations à la virgule près d'un communiqué consensuel, le G7 Finances s'en passera cette fois-ci, a décidé l'Allemagne.

Les appels à l'Allemagne à en faire plus pour la croissance, fréquents dans ce type de manifestation l'an dernier, se sont radoucis, estime-t-on dans les délégations, où l'on préfère mettre en avant la lutte contre l'évasion fiscale et contre le financement du terrorisme, ou encore la régulation financière. La volatilité des marchés financiers s'invitera sans doute dans les débats, avec un appel à "la vigilance" pour éviter "l'émergence de bulles", selon une source française.

Les sujets plus d'actualité, comme l'Ukraine et sa situation financière, ou une possible aide financière au Népal sinistré début mai par un gigantesque séisme, devraient être abordés formellement lors d'une séance de travail "fourre-tout" vendredi matin 29 mai.

Devrait y avoir sa place aussi le positionnement des partenaires sur la nouvelle banque d'investissement mise sur pied par la Chine, à laquelle les Européens du G7 veulent participer mais pas Washington, et la question de la devise chinoise, dont Pékin aimerait qu'elle rejoigne le panier des droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI.

AFP/VNA/CVN

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