Vue aérienne du quartier Miraflores de Lima, au Pérou, où se tiennent jusqu'au 12 décembre les négociations internationales sur le climat. Photo : AFP/VNA/CVN
"Les coûts liés à l'adaptation pourraient atteindre150 milliards de dollars par an en 2025/2030 et 250 à 500 milliards en2050", a annoncé leProgramme des Nations unies pour l'environnement (PNUE).
Cette nouvelleestimation, qui inclut tous les pays en voie de développement, est largementsupérieure à la précédente (70 à 100 milliards de dollars), fondée sur desdonnées de 2010 de la Banque mondiale.
Elle part duprincipe que les pays parviendront à limiter la hausse de la températureglobale à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle. Dans le cas contraire, lescoûts seront encore plus élevés, les impacts grandissant avec l'ampleur duréchauffement.
"Alors que les dirigeants mondiaux sont réunis àLima pour une nouvelle étape décisive en vue de la signature d’un accordmondial sur le changement climatique (fin 2015), ce rapport soulignel’importance d’y prévoir des plans détaillés concernant l'adaptation", explique Achim Steiner, directeur exécutif du PNUE.
"Les conséquences sont particulièrementpréoccupantes pour les pays les moins avancés, dont les ressources financièresaffectées au développement devront être redéployées pour financer des mesuresd’adaptation", ajoute leresponsable onusien.
S'adapter auréchauffement climatique, cela veut dire, par exemple, prendre des mesures deprotection face à la montée du niveau des océans et une recrudescence desinondations et des sécheresses.Le financement deces actions, ainsi que celles visant à réduire les gaz à effet de serre, estl'un des sujets les plus difficiles dans les négociations.
Les pays du Sudréclament au Nord de respecter la promesse de parvenir à 100 milliards dedollars d'aide annuelle d'ici 2020. Ils exigent aussi que, dans le futur accordqui s'appliquera à partir de 2020, les pays développés s'engagent sur lesfinancements qu'ils garantiront aux pays en voie de développement.
Des enchères de quotas carbone?
Selon le PNUE,"il semble que les engagementsfinanciers en faveur des objectifs d'adaptation aient augmenté ces dernièresannées et que l’adaptation soit de mieux en mieux prise en compte dans lespolitiques de développement".
"Cependant l'accroissement des flux financiers qui ysont consacrés demeure une priorité", insiste-t-il.
Selon le décomptedu PNUE, "les financements publicsconsacrés à l’adaptation en 2012-2013 ont atteint entre 23 et 26 milliards dedollars", sans compter les flux venant du secteur privé.
Le rapport passe enrevue plusieurs solutions afin de générer des recettes entre 2015 et 2050 : unemise aux enchères internationale des quotas d’émissions, une mise aux enchèresdes quotas dans les systèmes nationaux d’échange d'émissions, une taxe carbone,des recettes provenant des transports internationaux, une redevance sur lescâbles électriques, ou encore des taxes sur les transactions financières.
D’après lesestimations, il serait possible de recueillir 26 à 115 milliards de dollarsd’ici 2020, et 70 à 220 milliards d’ici 2050, selon le degré d’ambition desmesures de réduction des gaz à effet de serre mises en place.
"Ce rapport ne laisse aucun doute : l'adaptationdoit être au cœur d'un accord de long terme", a commenté l'ONG Oxfam, et "les négociateurs à Lima doivent établir une feuille de route pourmontrer comment ils vont arriver aux 100 milliards de dollars" d'aideannuelle en 2020.
Le 5 décembre, laNorvège a annoncé qu'elle verserait 230 millions de dollars au Fonds vert pourle climat, l'un des principaux canaux de financement vers les pays du Sud. Lespromesses des pays pour ce Fonds atteignent désormais 9,95 milliards pour2015-2018.
AFP/VNA/CVN